Une rentrée entamée dans le « flou »

Une mère, une enseignante et un étudiant font état de certaines lacunes propres à la rentrée au secondaire, au cégep et à l’université.

« Pour entrer, c’est un peu comme à l’épicerie », décrit Isabelle Bourassa, résidante de Chambly et maman d’un étudiant qui en est à sa troisième session d’études au cégep Édouard-Montpetit. « Certaines universités, en revanche, exigent la vaccination, comme celle d’Ottawa. Au Québec, pour l’instant, ça n’a pas encore été demandé. » Rappelons que les universités québécoises, comme celles de l’Alberta, font partie des rares établissements à ne pas imposer la vaccination à leur personnel et aux étudiants.

Bien que le passeport vaccinal ne soit pas utilisé dans le cadre des activités régulières et des cours, il l’est dans le cadre des activités parascolaires, générant une certaine angoisse pour quelques parents et enseignants qui craignent que certains enfants se sentent discriminés. Malgré ces inquiétudes, d’autres soulèvent des craintes, non pas relatives aux mesures prévues, mais plutôt quant à ce qui leur paraît encore non encadré.

« Au cégep (…) il y a des cours qui n’ont toujours pas trouvé d’enseignants, c’est ordinaire. » – Isabelle Bourassa

Un manque d’encadrement

« Il n’y a aucune mesure de préparée pour les élèves qui tombent malades. Est-ce qu’ils coulent leur année parce qu’ils manquent de l’école? », a questionné, un peu avant la rentrée, Magalie Jacques-Dépatie, une jeune enseignante au secondaire qui aurait aimé que le plan se précise.

Shawn Leroux, étudiant en sociologie à l’Université de Montréal, a lui aussi déploré un manque d’orientation. « Ça a tellement changé depuis la fin de la dernière session. On a reçu plusieurs courriels, n’ayant aucune idée de comment ça allait se passer, et on est 60 000 étudiants. On sait que l’on va retourner en présentiel, mais c’est très flou. Les cas d’éclosion ne sont pas spécifiés. Quand on cherche à se renseigner sur le site de l‘université pour savoir ce qui se passe en cas de contagion, c’est encore flou, on ne sait pas si les gens qui contractent la COVID seront accommodés s’ils doivent manquer plusieurs semaines de cours. En tant que coordonnateur à la vie étudiante, je reçois des questions, et un des élèves m’a écrit qu’il ne pouvait suivre les cours en présentiel en raison d’une maladie qui le met à risque. Il se demande quelles sont les ressources disponibles pour lui, et rien n’est clair. »

Questionné à savoir si l’on devrait permettre aux universitaires de choisir leur mode d’études, M. Leroux répond qu’« on devrait avoir la possibilité de faire plus de télé-études et avoir le choix de faire nos études à distance, car on a les ressources pour ce faire, incluant les plateformes pour faire des examens et remettre des travaux ».

Postes de professeurs toujours vacants

Finalement, dans certains établissements, on rapporte un nombre plus important que la normale de postes d’enseignants à combler en période de rentrée. « Au cégep Édouard-Montpetit, il y a des cours qui n’ont toujours pas trouvé d’enseignants, c’est ordinaire. », rapporte Mme Bourassa. « Le cégep se défend en disant qu’il y a des journées prévues pour se rattraper et les cours ne sont pas annulés, mais tout de même. »