Une pénurie d’enseignants qui se fait sentir

À Chambly comme dans le reste du Québec, des élèves et leurs parents rapportent que le manque d’enseignants pour certains cours a généré des pertes de temps pendant les deux premières semaines de la rentrée scolaire.

« Au cégep Édouard-Montpetit, il y a des cours qui n’ont toujours pas trouvé d’enseignants; c’est ordinaire », rapportait Isabelle Bourassa, Chamblyenne et mère d’un étudiant de l’établissement, dont le semestre débutait officiellement le 23 août. « Le Cégep se défend en disant qu’il y a des journées prévues pour se rattraper et les cours ne sont pas annulés, mais tout de même. » C’est finalement au cours de la semaine du 6 septembre, soit environ deux semaines plus tard, que les cours négligés ont trouvé preneur, a récemment confirmé Mme Bourassa.

Ailleurs dans le réseau scolaire du Québec, on parle d’une cinquantaine d’enseignants qui manquent toujours à l’appel dans les écoles du secondaire, et de 203 postes d’enseignants à temps plein à combler.

Les suppléants étant tout aussi difficiles à recruter en cette période, les élèves passeraient plusieurs périodes le nez rivé sur leur téléphone cellulaire plutôt qu’à l’étude.

« (…) il reste du travail à faire. » – Jean-François Roberge

Les syndicats se prononcent

« On nous annonce des tests rapides, on nous annonce que l’on veut diminuer le plus possible les fermetures de classes et tout, mais on a peu d’informations réelles sur comment tout ça va s’articuler », a indiqué, au début de la rentrée, Jean-François Guilbault, le nouveau président du Syndicat de Champlain.
« On s’est ramassés en bris de service en début d’année avec des surveillants d’élèves incapables de faire de la pédagogie, et c’est tout à fait normal », apporte le président du Syndicat de l’enseignement des Deux-Rives, Martin Hogue.

La réponse du ministre

Selon le ministre de l’Éducation et député de Chambly,Jean-François Roberge, la pénurie ne menacerait pas le soutien aux élèves, mais demeure pour lui un enjeu. « La question de la pénurie de main-d’œuvre en éducation est réelle (…) on a travaillé sur l’attraction, sur la rétention de main-d’œuvre, sur l’insertion professionnelle (…) il reste du travail à faire », a-t-il reconnu à l’Assemblée nationale.