Une nouvelle technologie couteuse

Plus de 474 unités de Rally bar à 4 000 $ pièce seront, dès la rentrée scolaire, mises à la disposition des écoles du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP).

L’outil en question est fourni par le ministère de l’Éducation. En cette période de négociations houleuses entre le ministère et son réseau scolaire, c’est un investissement de près de 1,9 M $ qu’assume le gouvernement. « L’outil servira à expérimenter des projets pilotes dans les écoles, en lien avec l’enseignement à distance, flexibles et volontaires », résume Nathalie McDuff, directrice des ressources pédagogiques.

« Il n’est absolument pas prévu au gouvernement d’aller en enseignement à distance quand on peut être en classe. » – Jean-François Roberge

Jean-François Roberge, député de Chambly et ministre de l’Éducation, a été clair au sujet de la rentrée à venir quand il s’est exprimé au journal : « Il n’est absolument pas prévu au gouvernement d’aller en enseignement à distance quand on peut être en classe. » Plus de 474 unités semblent être une quantité importante. Est-ce que l’outil sera utilisé ou accumulera-t-il la poussière sur une tablette du CSSP?

« La quantité envoyée par le ministère a été déterminée par le nombre d’enseignants de la troisième à la cinquième secondaire et une unité par école primaire », indique Pierre Girard, directeur des ressources informatiques.

Pour l’instant, trois écoles ont déposé un projet en lien avec l’outil. Les projets seront analysés et ensuite autorisés par le ministère. Des conseillers pédagogiques soutiendront les écoles qui soumettront un projet. Un support technique les accompagnera également dans leur démarche.

Pénurie en informatique

Au Centre de services scolaire Marie-Victorin, un employé en informatique détenant un DEP peut avoir le titre de technicien. Ce n’est pas le cas au CSSP. Au dernier échelon salarial, c’est un écart de près de 10 000 $ entre des employés exerçant les mêmes fonctions, dans deux centres de services différents.

« On voit une pénurie dans le marché informatique. Peut-être que Marie-Victorin a démarré quelque chose parce qu’ils ont eu beaucoup de postes non comblés, je ne connais pas les détails. On a été mis au courant des pratiques de nos voisins qui ont évolué, c’est une situation que l’on doit analyser », avance M. Girard.

Dans un tel contexte, la rétention d’employés peut se complexifier. « Je dirais que les craintes sont plus au Ministère, les organismes fédéraux, le privé, Hydro-Québec, la SAQ; partout, le marché en informatique est dément par rapport à la pénurie de personnel. Pour l’instant, on s’en sort, mais ce n’est pas simple de combler nos postes », complète le directeur des ressources informatiques du CSSP.