L’agriculture de Rougemont mise en valeur sur TikTok

Si pour certains, la plateforme TikTok ne sert qu’à divertir, pour Tourisme Rougemont, elle permet de faire la promotion de l’activité agricole rougemontoise, au travers de capsules pédagogiques joignant l’utile à l’agréable, afin d’intéresser les jeunes aux métiers de l’agriculture.

L’association, qui représente plus de 25 entreprises, a un peu moins d’une vingtaine de vidéos à son actif, présentement diffusées sur la plateforme TikTok, et bientôt dans la section jeunesse de son site Internet. Certaines capsules mettent en vedette la comédienne émergente Sarah Brodeur, qui, choisie comme ambassadrice pour son dynamisme, vous y apprend notamment que les framboises sont riches en fer, en calcium et en magnésium, qu’au Verger Cammia, on cultive la camerise de sorte Aurora, et qu’à la Fruiteraie Gadbois, les bleuets sont faciles à cueillir, et bien plus gros que les bleuets sauvages.

« C’est le réalisateur (Michel St-Jean) qui m’a présenté Sarah, et on a trouvé qu’elle avait une bonne voix et était très démonstrative, en plus d’inspirer la jeunesse.», raconte Steve Flanagan, porte-parole pour Tourisme Rougemont, en entrevue avec le journal. « On s’est dit qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour porter le message et interpeller les jeunes. On a envisagé de faire des producteurs les ambassadeurs animant les capsules, mais on s’est dit qu’il valait peut-être mieux travailler avec quelqu’un qui a l’expérience des caméras et de ce genre d’exercice, et qui serait disponible pour en produire sur une base régulière afin d’assurer la continuité des tournages, chose qui aurait été difficile pour les agriculteurs, déjà occupés par leur propre travail. »

« Le potentiel à exploiter de la plateforme TikTok nous a intéressés. Très peu d’organisations touristiques québécoises sont présentes sur la plateforme. » – Steve Flanagan

Attirer les jeunes

« L’idée est venue des discussions qu’on avait eues avec la Caisse Desjardins de Rouville, un partenaire sans qui rien n’aurait été possible », entame M. Flanagan. « On vise à mettre en valeur les métiers de l’agriculture et mettre en place des contenus pédagogiques, à la fois amusants et informatifs, pour les jeunes du secondaire et les jeunes adultes, grâce à TikTok. Dans la section jeunesse, non seulement il y aura les capsules TikTok, mais il y aura aussi une fiche informative. On parle peu d’agriculture à l’école. Nous avons déjà des retours des jeunes et des professeurs, qui nous guident sur les contenus, pour que ça puisse servir et que la section jeunesse devienne un outil pour pallier ce manque au cursus scolaire. Je pense qu’il y a un intérêt pour l’achat local, de façon globale, pour connaître les producteurs. On a l’idée de rejoindre les jeunes avec le développement durable, le réchauffement climatique, les produits du terroir. » La série de capsules a aussi pour objectif de valoriser les métiers de l’agriculture auprès des jeunes qui souhaiteraient s’orienter dans cette voie professionnelle, en tant que la relève souhaitée.

les petits fruits mis en vedette

En ce moment, les thématiques des capsules s’orientent autour des fruits et légumes, qui ont bien poussé, et vite, sur le territoire, comme les fraises et la camerise. « L’objectif est de couvrir les activités du territoire à l’année longue. Présentement, on en est aux bleuets, et bientôt, ce sera au tour de l’ail. Après cela, on fera des capsules sur le maïs, les pommes, les vignes et le type de raisins qu’on a au Québec, puis sur comment on fait du jus, etc. »

TikTok, un choix stratégique

« Le potentiel à exploiter de la plateforme TikTok nous a intéressés. Très peu d’organisations touristiques québécoises sont présentes sur la plateforme. Notre proposition en est d’autant plus innovante. C’est une plateforme qui est de plus en plus utilisée dans le monde, incluant au Québec, et c’est populaire auprès des jeunes du secondaire. C’est d’ailleurs mon fils de 14 ans qui a attiré mon attention sur TikTok, et sur son potentiel pédagogique, car il suit un médecin français qui y publie des capsules informatives. En moins d’une minute, il montre à ses abonnés “c’est quoi, un cœur”, etc. Au Québec, une femme médecin utilise aussi la plateforme pour diffuser du contenu informatif. Si ça marche dans le domaine de la santé, pourquoi pas en agriculture ? », amène le porte-parole, qui reconnaît que le mouvement français “agriCOOLture” a aussi été source d’inspiration. « Les autres réseaux sociaux, tels qu’Instagram, sont sollicités davantage pour montrer des belles choses que pour diffuser du contenu informatif audiovisuel, qui passe mieux par TikTok. On a aussi commencé à diversifier nos contenus pour habituer l’algorithme à nous aimer et générer plus d’attention pour les agriculteurs de la région. »

Selon M. Flanagan, la plateforme TikTok serait un moyen efficace d’atteindre les jeunes, puisque le contenu qu’elle propose est diffusé dans un format qui se veut tout sauf intimidant. « Le concept de livrer l’information dans une vidéo ludique d’une minute ou moins est séduisant, puisque cela permet d’avoir suffisamment de temps pour attirer l’attention d’un jeune et lui transmettre beaucoup d’information, pour qu’au terme de la capsule, il ait appris quelque chose, que ce soit le nombre de pommes ou de tomates qu’il y a au Québec, par exemple, ou tout autre chose. », observe M. Flanagan.

À ce jour, ce sont quelques centaines de vues qui ont été générées pour chacune des vidéos produites. Des tournages sont prévus pour les mois d’août, septembre et octobre. Toutes les capsules seront éventuellement disponibles dans la section jeunesse du site de Tourisme Rougemont. Rappelons que l’association a également développé un partenariat avec l’entreprise Hoppin’ World, dont le module téléchargeable sur Oculus Go permet de visiter les vergers de Rougemont grâce à la réalité virtuelle.

Question aux lecteurs :

Que pensez-vous de l’idée de présenter du contenu pédagogique sur TikTok ?