Rentrée scolaire : maintien du calendrier
Au matin de la rentrée pour les écoles primaires, c’est une majorité d’enfants et de parents qui se sont montrés soulagés de la tournure des événements.
Des petits bouts de chou masqués se sont rendus dans les rangs d’école à la hâte, envoyant la main à des parents qui reprendront le télétravail dans la quiétude qui leur a manqué. Ils sont confiés à des professeurs du primaire qui se disent, pour certains, enthousiastes et prêts à transmettre leurs « savoirs essentiels ». C’est le cas de Nathalie Déry, de l’École De Bourgogne à Chambly. « Je suis très heureuse de retrouver mes petits loups ! Tout se passe très bien et je croise les doigts pour qu’on reste ouverts jusqu’à la fin de l’année ! »
Il y aura une semaine de relâche
Hier, le ministre de l’Éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge, a confirmé sur l’antenne de LCN que le calendrier scolaire serait maintenu tel quel, et que par conséquent, la semaine de relâche également.
« Il faut considérer que pas mal de classes ont été fermées temporairement pendant l’automne, 98 % des classes étaient ouvertes de manière régulière (…) Au printemps, nos écoles ont été fermées presque deux mois et demi. Donc on sait que du rattrapage a été fait avant d’enseigner la matière de cette année. C’est pour ça qu’on fait baisser la pression en retirant les examens ministériels de fin d’année (…) on va se concentrer sur les savoirs essentiels (…) C’est l’équipe du ministère qui est chargée d’élaborer ces savoirs essentiels (…) À ce moment-ci, on conserve la semaine de relâche, d’autant plus que quand il y a eu des classes qu’on a dû fermer pour deux semaines, à l’automne malheureusement, on a basculé en enseignement à distance, mais on n’est pas tombé en congé (…) on a gardé notre calendrier scolaire. On peut garder, dans notre calendrier scolaire, cette pause, qui est salutaire pour beaucoup de familles et d’élèves aussi (…) »
« On peut garder, dans notre calendrier scolaire, cette pause, qui est salutaire pour beaucoup de familles et d’élèves aussi (…) » – Jean-François Roberge
La qualité de l’air, sujet sensible
Rappelons que l’enjeu déterminant, qui est présentement débattu quant à la rentrée scolaire, est la qualité de l’air dans les écoles du Québec. En entretien avec le journal, le président du Syndicat de Champlain, Éric Gingras, s’est dit « perplexe », émettant des doutes quant aux déclarations du ministère à ce sujet. « On a pété la balloune avec la ventilation. Depuis septembre, nous faisons valoir que l’aération est essentielle mais difficile dans les écoles. La majorité d’entre elles sont remplies à pleine capacité. Ce qu’on nous propose de faire n’est pas adapté à la réalité. Pour le Centre de services scolaires des Patriotes, où l’on est en construction pour l’agrandissement de l’école, il y a quelque chose qui ne marche pas et qu’on dénonce depuis septembre. L’anxiété du retour à l’école repose sur l’aération. Malheureusement, on ne nous a rien annoncé de nouveau à ce sujet. »
Se voulant rassurant, le ministre a expliqué qu’à la suite des tests mesurant le taux de CO2 effectués sur l’échantillon de 330 classes, « la moyenne, c’est de 804 ppm, la cible est de 1000, mais on peut en tolérer jusqu’à 5000 en milieu de travail. Vous comprenez que si on peut en tolérer 5000, quand l’éducation a une cible très exigeante de 1000, et que la moyenne est à 804, et moins il y en a, mieux c’est, je pense que ça, c’est rassurant (…) Ce (que le Dr Massé) est venu nous dire essentiellement, c’est qu’il faut bien ventiler nos classes, mais qu’installer des purificateurs d’air, c’est une mauvaise bonne idée. »
Du côté du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), on promet d’annoncer au personnel des écoles les détails concernant les tests de qualité d’air, « qui devront être effectués dans les établissements scolaires, tel qu’annoncé par le ministre de l’Éducation ».
M. Roberge indique que des informations propres aux services de tutorat mis en place seront communiquées au cours des prochaines semaines également.
Une mise en garde de la CSQ
Du côté de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ), on a fait part, dans un communiqué du 10 janvier, de l’intention d’adopter des mandats de grève dans l’ensemble des syndicats d’ici la fin du mois de janvier. « Le ras-le-bol et la colère sont généralisés chez nos 125 000 membres du secteur public, et cela se traduit par d’importants appuis à la grève (…) Le ministre semble dire que leur présence dans les classes et le bruit que ces appareils produisent seraient dérangeants pour la concentration des élèves. Je pense qu’il saute un peu trop vite aux conclusions et qu’il met en doute trop facilement le bon jugement du personnel pour ce qui est de choisir le meilleur emplacement pour ces purificateurs. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, le ministre doutait de la nécessité de porter des masques en classe, alors que son point de vue a changé depuis. La question des purificateurs d’air mérite sans nul doute d’être plus réfléchie également », amène Sonia Ethier, présidente de la CSQ.