Les places en garderie, un an plus tard…

Il y a un an, des mamans de la région de Chambly se plaignaient au journal des difficultés de trouver une place en garderie pour leurs enfants. Au même moment se formait le regroupement Ma place au travail, pour faire valoir les besoins des parents de partout au Québec, aux prises avec le même problème.

« Nous avons appris que la garderie de Fanny et Coralie ferme le 1er avril », indique Marie-Pierre Drouin, qui cherche de la place en garderie  dans le coin de Chambly, Carignan ou Richelieu. « On est sur les listes d’attente pour La Place 0-5, mais je ne me fais pas trop d’(illusion) », témoigne la jeune maman, dont les enfants avaient déjà perdu leur place dans une autre garderie en septembre.

Au Québec, pas moins de 50 000 parents, dont les enfants n’ont pas de place en garderie, attendent toujours de pouvoir reprendre le travail. Pendant ce temps, « le ministre de la Santé cherche du personnel soignant. Le ministre de l’Éducation cherche des enseignantes. Le ministre du Travail cherche à combler la pénurie dans de nombreux autres secteurs. Les familles sont frappées de plein fouet par une inflation historique sur l’alimentation et le logement », observe Myriam Lapointe-Gagnon, présidente du mouvement Ma place au travail, qui reproche au gouvernement de faire preuve d’inaction.

50 000
C’est le nombre de parents qui ne peuvent retourner au travail par manque de place en garderie

400 places à venir

Rappelons pourtant qu’en fin août 2021, le député de Chambly et ministre de l’Éducation, Jean-françois Roberge, a annoncé la création de 400 places supplémentaires en services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE), rien que dans la circonscription de Chambly. Le problème, c’est que le projet bénéficie d’un délai de deux ans pour s’exécuter, soit jusqu’au mois d’août 2023.

Mis à part le manque de places, c’est aussi la pénurie de main-d’œuvre, exacerbée par la pandémie, qui exerce une pression sur le milieu, allant jusqu’à pousser certaines garderies à fermer leurs portes parce qu’elle ne peuvent plus faire concurrence aux CPE, en offrant les mêmes salaires aux éducatrices.

« Depuis 1 an, MPAT a mobilisé des milliers de parents, a consulté de nombreux spécialistes, produit des rapports et fait des recommandations réalistes et viables au ministère. Malgré tout, le ministre ne fait que continuer à annoncer des places d’ici 4 ans, sans garantie, mais surtout sans solution pour les familles d’aujourd’hui qui sont au bord du gouffre. Pendant ce temps, des milieux de gardes continuent de fermer et les listes d’attente s’allongent. Pendant ce temps, MPAT reçoit de témoignages de femmes victimes de violence conjugale qui n’arrivent pas à sortir de là, faute de moyen financier, parce qu’elles n’arrivent pas à retourner sur le marché de l’emploi. MPAT reçoit aussi les histoires de gens qui craignent de perdre leur maison ou de ne pas pouvoir se trouver un logement adéquat », déclare MPAT.

Le 19 mars prochain, dans le cadre de son premier anniversaire, le regroupement MPAT se déplacera devant l’Assemblée nationale pour militer auprès du gouvernement.

Question aux lecteurs :

Vous reconnaissez-vous dans les situations et témoignages relevés?