L’enseignant perd son brevet

Le chercheur en éducation Simon Lamarre, qui a filmé les parties intimes de jeunes femmes et d’adolescentes, a été dépouillé de son brevet sous l’autorisation du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

L’enseignant avait toutefois bénéficié d’une absolution de la part du juge Jean-Jacques Gagné au palais de justice de Montréal, établissant « qu’il n’est pas dans l’intérêt public de neutraliser le savoir de l’accusé et de se priver d’une quinzaine d’années d’études ou de travail universitaires ».

« M. Simon Lamarre a été déclaré coupable de l’infraction criminelle de voyeurisme. La nature et la gravité de l’infraction sont inconciliables avec la profession enseignante. J’ai ainsi autorisé, sous recommandation de mon ministère, la révocation du brevet de M. Lamarre », a tranché, à la suite du verdict, Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et député de Chambly.

« La nature et la gravité de l’infraction sont inconciliables avec la profession enseignante. » – Jean-François Roberge

Jusqu’à son arrestation, l’accusé de 40 ans, qui pouvait frapper à la piscine, dans le métro, ou encore dans des escaliers mécaniques, était enseignant en 5e année du primaire et chargé de cours dans deux universités.

Son absolution rendue par la justice était conditionnelle à 150 heures de travaux communautaires et à la poursuite de sa thérapie.

Retirer un brevet

Ce n‘est pas la première fois que le ministre de l’Éducation autorise la révocation d‘un brevet, mais ce n’est pas une chose fréquente. « Il s’agit d’un processus relativement complexe, car une telle décision ne peut pas être prise à la légère. Chaque situation est analysée au cas par cas en tenant compte de différents facteurs, dont la nature des antécédents judiciaires et le contexte dans lequel les gestes ont été posés. Il est important d’effectuer une analyse rigoureuse du dossier. Il importe de comprendre que toutes les infractions ne justifient pas une révocation », fait part le député de Chambly.

Lorsque le Ministère a des raisons de croire ou qu’il est directement informé qu’un enseignant possède des antécédents judiciaires, une vérification de ceux-ci est effectuée par la Sûreté du Québec. Par la suite, le Ministère demande à l’enseignant s’il désire transmettre des explications ou des documents permettant de comprendre le contexte des infractions. Ensuite, une analyse rigoureuse du dossier est effectuée avant qu’une décision ne soit rendue. Dans certains cas, un comité externe peut être interpellé afin de conseiller le ministre concernant le lien avec la profession enseignante ou de faire enquête sur les événements.

Lorsqu’un enseignant fait l’objet d’une sanction, il lui est possible de contester la décision au Tribunal administratif du Québec et, lorsqu’il existe encore un lien d’emploi, l’enseignant peut être accompagné par son syndicat. Autrement, il peut se représenter seul ou être représenté d’un avocat criminaliste ou autre.