Le transport scolaire menacé

Le transport scolaire risque fort d’être perturbé cet automne. Des contrats qui n’ont pas encore été signés entre les centres de services scolaires et les transporteurs pourraient priver des dizaines de milliers d’élèves et d’étudiants d’un moyen pour se rendre à l’école.

Selon les transporteurs, la raison qui explique cette situation est que l’enveloppe monétaire dédiée au transport scolaire est insuffisante pour faire face aux augmentations considérables de leurs coûts d’opération.

Ce litige ne serait que la pointe de l’iceberg puisqu’un autre enjeu menace ce secteur d’activité depuis des années. « Il est de notoriété publique que cette industrie a du mal à recruter et à retenir ses travailleurs et travailleuses parce que les conditions de travail, plus particulièrement les salaires, sont insuffisantes, fait remarquer le président de Teamsters Canada, François Laporte. Il y a donc une pénurie de main-d’œuvre qui s’est installée au fil du temps et qui a été exacerbée par la pandémie. »

Des démissions massives à prévoir?

Le syndicat des Teamsters indique avoir mis en garde le gouvernement et les transporteurs scolaires il y a plusieurs années en ce qui a trait à la difficulté de recruter et de retenir la main-d’œuvre. « Rien n’a été fait pour faire face à cet enjeu », écrit le syndicat.

Des conséquences sont à prévoir relativement au litige entre les centres de services scolaires et les transporteurs. « Tout porte à croire que le transport scolaire sur des dizaines, voire des centaines de circuits pourraient ne pas être assuré si les contrats ne sont pas signés entre les centres de services scolaires et les transporteurs, ajoute le président de la Section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand. Ce qui veut dire automatiquement que des centaines ou même des milliers de chauffeurs et chauffeuses pourraient se retrouver éventuellement sans emploi. »

Cela pourrait entraîner des démissions massives des salariés qui sont, dans la majorité des cas, préretraités ou même retraités. La situation pourrait devenir encore plus critique au cours des prochaines semaines et des prochains mois. « Recruter et retenir des travailleurs dans le transport scolaire ne se fait pas en claquant des doigts, analyse Jean Chartrand. Pour y arriver, il faut revaloriser cette profession et augmenter substantiellement les salaires des chauffeurs et chauffeuses. Plusieurs nous demandent des améliorations de leurs conditions de travail de l’ordre de 30%. »

La FTQ et ses syndicats affiliés, dont les Teamsters, réclament pour la 2e fois en moins de 30 jours une rencontre avec le ministre de l’Éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge. Le Journal de Chambly a tenté d’obtenir une entrevue auprès de Jean-François Roberge mais son équipe a répondu que « nous ferons le point par communiqué cette semaine concernant la rentrée scolaire. »