Le Plan de rattrapage scolaire ne convient pas à tous

Le Plan de rattrapage scolaire, annoncé par Québec pour les élèves touchés par la grève, n’a pas la même nécessité, d’un syndicat à l’autre, selon le nombre de jours de grève vécus.

Avant de reprendre après les Fêtes, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) était en grève depuis le 21 novembre. Les écoles du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), représentées par le Front commun, ont, quant à elles, vécu huit jours de grève. « Nous n’avons pas la même réalité que les écoles de la FAE. On (le gouvernement) nous demande de faire la même chose », relativise Caroline Gaigeard, directrice de l’école secondaire de Chambly. Mme Gaigeard précise que ses enseignants ont ajusté la matière en fonction des journées de grève. « Les élèves n’ont pas manqué tant que ça de matière », affirme-t-elle.

Dans le Plan de rattrapage, 300 M$ seront injectés pour venir en aide aux élèves qui ont manqué des jours d’école en raison des grèves, notamment en ajoutant du tutorat pour les élèves qui ont des besoins particuliers. « C’est toujours une bonne nouvelle d’offrir de l’aide supplémentaire aux élèves. C’est un soutien de plus pour les jeunes. On ne peut pas être contre ça », convient la directrice de l’école secondaire de Chambly. Jessica Fortin, directrice adjointe de l’école, mentionne que les enseignants de l’établissement en sont à monter une liste d’élèves qui sont « à risque » et qui pourraient avoir besoin de tutorat. Une somme d’argent devrait ensuite être allouée en fonction de cette liste. 

Épreuves ministérielles reportées

Les épreuves ministérielles prévues à la fin de mai et au début de juin seront reportées pour une période allant de deux à sept jours. À l’école secondaire de Chambly, ce volet ne concerne que les élèves de deuxième secondaire, qui auront une production écrite à réaliser en mai. « Pour nous, ça ne change pas vraiment grand-chose », mentionne Mme Gaigeard.

Pondération à la baisse

La pondération des épreuves ministérielles du primaire et du 1er cycle du secondaire est aussi revue à la baisse pour laisser plus d’importance aux évaluations des enseignants. Pour l’année scolaire 20232024, la pondération de ces épreuves serait ramenée de 20 à 10 % du résultat final de la compétence évaluée.

« Nos enseignants de français se questionnent par rapport à ça. Ce n’est pas pertinent pour nous d’avoir modifié la pondération », renchérit Mme Gaigeard.

Semaine de relâche

Selon une approche volontaire, la possibilité d’ouvrir des écoles pendant la semaine de relâche fait partie du Plan de rattrapage scolaire. « La relâche, ça dit que l’on n’ira pas jouer là », assure fermement Caroline Gaigeard. Elle rappelle l’importance de ne pas surcharger des élèves déjà ciblés avec des difficultés. « Que les jeunes en profitent en famille », boucle la directrice.

Identification et planification

Le CSSP a pris acte du Plan de rattrapage annoncé par le ministre de l’Éducation. Il dit de son côté débuter la planification pour cibler les besoins des élèves et identifier les volontaires intéressés et disponibles pour aider, en collaboration avec les équipes de ses écoles. Il devrait être en mesure de présenter un plan plus précis au ministère dans la semaine du 22 janvier.