Griefs contre l’enseignement à distance

Le choix du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) de basculer en école à distance lors de diverses grèves faites par son personnel est débattu devant la cour.

Relativement aux grèves des 14 avril, 4 mai et 19 mai dans le réseau scolaire, au cours desquelles les enseignants ont dû se résoudre à faire l’école, le Syndicat de Champlain a contesté par le dépôt de griefs. Deux dates d’audition sont prévues à cet effet, soit les 11 et 18 juin. Un arbitre saisi du dossier rendra ensuite une décision. « Le décret permettant de basculer à distance doit servir exclusivement pour la pandémie. Le CSSP s’en sert autrement que pour cette raison. C’est abusif et ça brime le droit de grève », exprime Jean-François Guilbault, vice-président de la section des Patriotes du Syndicat de Champlain. À savoir comment le CSSP explique l’utilisation du décret ministériel forçant l’enseignement à distance, celui-ci répond que « les modalités de l’enseignement à distance font l’objet d’une contestation juridique par les syndicats d’enseignement affiliés à la CSQ, impliquant plusieurs CSS, et la cause sera entendue prochainement devant le Tribunal d’arbitrage ».

« Le CSSP avait d’autres options possibles. » – Jean-François Guilbault

Autres options possibles

D’autres centres de services scolaires ont réagi autrement que d’obliger l’enseignement à distance lors des multiples grèves.

« Le CSSP avait d’autres options possibles et, contrairement à d’autres centres de services, il fait cavalier seul, décidant d’aller vers ce que l’on prétend être illégal », soutient M. Guilbault, dont les collègues ressentent « colère, indignation et mépris » dans le contexte.

« Au moment où nous avons reçu chaque avis de grève, nos équipes ont été à pied d’œuvre afin d’étudier les différents scénarios à mettre en place pour maximiser les services éducatifs tout en assurant la sécurité de nos élèves, et ce, dans le respect du droit de grève du personnel, que ce soit les enseignants, le personnel de soutien ou les professionnels […] cela dit, plusieurs autres centres de services scolaires au Québec ont également pris la décision de basculer en enseignement à distance lors de ces différentes journées. »

Jean-François Roberge

« Nous aimerions que M. Roberge ramène à l’ordre le CSSP face à ce que nous considérons illégal », complète le syndicat. « Comme c’est devant les tribunaux, je vais me garder de commenter », dit au journal Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et député de Chambly.