Étendre la loi 101 au cégep

Pour ou contre le fait d’étendre la loi 101 au réseau collégial ? Cette proposition a obtenu 94 % des voix lors du Conseil national du Parti québécois (CNPQ) le 18 avril dernier. En tant que souverainiste et ex-péquiste, le chef du Bloc québécois et député de Beloeil-Chambly a accepté de nous partager son avis sur la question.

« Par le passé, lorsque j’étais au Parti québécois, j’étais favorable à la proposition d’appliquer la Charte de la langue française au cégep pour une raison qui m’apparaissait fort simple. L’État offre l’enseignement presque gratuitement dans la langue nationale, tout en respectant les privilèges de la minorité anglophone historique. Aujourd’hui, je ne peux pas parler au nom du Bloc, car je n’ai pas consulté tout mon monde, mais il n’y a pas de raison de changer d’idée. »

« L’État n’a pas à payer pour la formation de quelqu’un dans une langue autre que la langue nationale, sauf pour la minorité anglaise. » – Yves-François Blanchet

Une limite de choix qui serait justifiée

Si jamais la proposition du PQ est adoptée par le Salon bleu, les francophones et les allophones du Québec ne pourront plus faire leur cursus en anglais au secondaire. Questionné à savoir s’il n’y aurait pas, avec cette mesure, un risque de division ou de ghettoïsation, ou encore de limite dans les choix scolaires, M. Blanchet répond qu’il ne le croit pas. « Ce serait comme de dire, moi, je voudrais étudier en suédois et je considère que l’on me brime dans mes privilèges si l’on ne m’offre pas l’enseignement en suédois. La minorité anglophone du Québec a accès à l’enseignement en anglais. L’État n’a pas à payer pour la formation de quelqu’un dans une langue autre que la langue nationale, sauf pour la minorité anglaise. »

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a fait valoir que « Le déclin de la langue française au Québec est une réalité. Imaginez, dans le même contexte, si Camille Laurin n’avait pas mis au monde la loi 101 ».

Le congrès du PQ se prononcera à l’automne prochain pour intégrer les propositions adoptées au CNPQ au futur programme électoral.