Du plomb dans l’eau

Les analyses liées à la présence de plomb dans l’eau dans les écoles de Chambly et de Carignan ont été faites et les données à cet effet sont dévoilées par le CSSP.

Eau rime avec santé. Il est naturel de souhaiter que celle que boivent les enfants dans les écoles du territoire soit de qualité. La problématique du plomb dans l’eau dans les écoles avait fait surface dans l’opinion publique en 2013. Aucune opération n’avait été orchestrée, à l’échelle de la province, instaurant des consignes de réparation. En juin 2019, il y a eu un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rappelant cette problématique. Jean-François Roberge, député de Chambly et ministre de l’Éducation, a demandé à ce que des mesures soient prises. « On a lancé une grande opération pour que tous les points d’eau potable de toutes les écoles du Québec soient testés avec les nouvelles normes », indique le ministre de l’Éducation. Par « nouvelles normes », il fait référence au seuil de tolérance ne devant pas dépasser 5 milligrammes de plomb par litre d’eau contrairement à 10 antérieurement.

Méthode d’analyse

Pour la plupart d’entre elles, les écoles ont fait deux prélèvements par point d’eau potable lors de trois dates distinctes. Le premier prélèvement au tout début de l’écoulement, et le second après trente secondes d’écoulement. Quelle méthode a été utilisée pour effectuer l’analyse du plomb dans l’eau dans l’ensemble de la province? « On s’est adjoint les services de la chercheuse Michèle Prévost, professeur titulaire et chercheur principal de la Chaire industrielle CRSNG en eau potable, rapporte le député de Chambly. Avec elle, nous avons élaboré le protocole de test. On a choisi la méthodologie, le type de test pour avoir quelque chose de solide et on a envoyé les directives à tous les centres de services scolaires », mentionne le ministre.

Ce sont des Kemio Palintest qui ont été utilisés dans les écoles, conçus pour les tests de traitement de l’eau, les tests des aquariums, de l’eau potable et des eaux usées. Après une formation, c’est le personnel dans les écoles (enseignants, éducateurs, concierges, etc.) qui a réalisé ces tests. Lorsque l’eau ne répondait pas aux normes demandées, l’espace était sur-le-champ condamné jusqu’à ce que le correctif respectif soit appliqué. Les principaux correctifs étaient de l’ordre de l’installation de filtre ou d’un remplacement du bec, dernière section de la fontaine. À de rares occasions, des travaux majeurs ont été nécessaires, par exemple changer plusieurs mètres de tuyaux ou de conduites.

Le CSSP écrit que « des affiches ont été apposées afin d’indiquer si les points d’eau sont accessibles à la consommation ou s’il est demandé de faire couler l’eau pendant une minute avant de la consommer. Les points d’eau qui n’ont pas été testés et dont l’usage est réservé uniquement au lavage des mains (par exemple les éviers et les lavabos des vestiaires et des salles de toilettes) disposent d’une affiche indiquant de ne pas consommer l’eau. Des affiches avaient également été installées à titre préventif, au tout début de la démarche, à proximité de tous les points d’eau destinés à la consommation de l’établissement, indiquant de faire couler l’eau pendant un laps de temps déterminé en fonction de la nature du point d’eau avant de consommer.

Initialement, tous les tests devaient être complétés pour le 1er novembre 2020. « En mars 2020, la pandémie nous a frappés en pleine opération. Sans la freiner, ça a retardé celle-ci », met en perspective M. Roberge. Au moment d’écrire ces lignes, 69 des 72 Centre de services scolaire avaient complété l’exercice au primaire. Les écoles de niveau primaire avaient été les premières ciblées en priorité car « les chercheurs indiquent bien que, si danger il y a en guise de consommation humaine, c’est chez les tout-petits que ça peut se ressentir », complète-t-il. Jean-François Roberge assure que l’exercice sera complété pour la prochaine rentrée dans l’ensemble du réseau scolaire.

Résultats dans les écoles de Chambly et de Carignan

De Bourgogne : 36 points d’échantillons,  20 installations de filtre (IF) et 2 remplacements du bec (RDB); De Salaberry : 21 points d’échantillons, 10 IF, 2 RDB et 3 remplacements de robinet (RDR); Jacques-De Chambly : 16  points d’échantillons, 1 IF; Madeleine-Brousseau : 54 points d’échantillons (une seule date de prélèvements sauf pour l’échantillon 30); De la Passerelle : 62 points d’échantillons (une seule date de prélèvements); Sainte-Marie : 22 points d’échantillons, 6 IF et 6 remplacements de fontaine (RDF); Carignan-Salières : 51 points d’échantillons , 3 IF; Du Parchemin : 28 points d’échantillons, 3 IF et 3 RDR; Secondaire de Chambly : 26 points d’échantillons 6 IF et 1 RDR.

Pour voir les résultats plus détaillés du CSSP : https://grandsprojets.csp.ca/dossiers_speciaux/operation-de-depistage-du-plomb-dans-leau-2/