Des cloisons pour sécuriser les chauffeurs

Les élèves qui prendront place à bord d’un autobus de la compagnie Autobus Chambly ne verront pas un chauffeur avec un masque et des lunettes. Les dirigeants de l’entreprise ont choisi d’y installer des cloisons pour mieux protéger leurs employés.

« On voulait que nos chauffeurs soient heureux et les enfants aussi. Ils ne verront pas un masque en embarquant, mais le sourire du chauffeur », avance Philippe Langlois, directeur de l’exploitation d’Autobus Chambly. « On a mis toutes les chances de notre côté pour que nos employés reviennent. La moyenne d’âge est au-dessus de 60 ans », renchérit sa conjointe, Isabelle Robert, directrice générale de l’entreprise.

Ainsi, 46 enfants pourront être à bord d’un même autobus. Sans cloison, le nombre est de 44 élèves.

Habituellement, 60 jeunes peuvent y monter en même temps. Les élèves peuvent avoir seulement une adresse et les places disponibles supplémentaires ne sont pas possibles cette année.

En mai, lorsque les écoles devaient rouvrir, M. Langlois et Mme Robert avaient installé temporairement des cloisons avec des rideaux de vinyle. Pour septembre, ils ont demandé à une compagnie de la Montérégie, 3Desco, de fabriquer sur mesure une cloison en Lexan. La partie derrière le chauffeur pourra être conservée lorsque les mesures sanitaires ne seront plus nécessaires.

« On a mis toutes les chances de notre côté pour que nos employés reviennent. »
– Isabelle Robert

Désinfection

Des distributeurs de gel désinfectant se trouvent à l’entrée des autobus pour que les enfants puissent se laver les mains. Les bancs sont numérotés dans le but que les élèves utilisent toujours le même.

Les chauffeurs auront la tâche de désinfecter le dessus des bancs ainsi que les rampes entre chaque transport. Un aspect qui pourrait en déranger certains. « Les autobus sont sur la route en même temps; on ne peut pas avoir quelqu’un d’attitré pour ça », souligne Mme Robert.

Dans certains cas, deux trajets seront nécessaires pour conduire tous les élèves à une école, alors qu’avant, il n’y avait qu’un itinéraire. Le chauffeur devra désinfecter entre chacun de ces transports.

Aucune aide financière

L’entreprise privée a assumé jusqu’à maintenant toutes les dépenses reliées à ces ajustements.

Seulement pour les cloisons, Autobus Chambly a investi des dizaines de milliers de dollars. Les contrats avec les différents centres de services scolaires (CSS) n’ont pas été majorés. « On nous a dit de garder nos factures », indique M. Langlois.

Certains CSS fournissent du matériel, comme le gel désinfectant et des masques pour les enfants qui n’auront pas le leur. D’autres n’en fournissent pas.

Une des questions que se posent encore les gestionnaires est que feront-ils si un chauffeur présente un symptôme ou si plusieurs attendent un résultat? « On ne veut pas forcer personne à rentrer avec un symptôme », dit M. Langlois.