Voitures électriques: le bassin de Chambly n’échappe pas au virage vert
TRANSPORTS. Les voitures électriques sont de plus en plus nombreuses sur les routes du Québec, particulièrement en Montérégie, puisque près du quart de toutes les voitures électriques de la province s’y retrouvent. Le secteur de Chambly n’échappe pas au v
La région se positionne au sommet pour plusieurs raisons, selon Ghislain Poisson, directeur régional pour la Montérégie au sein de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ).
«Les gens ont des distances peu excessives à parcourir, mais trop grandes pour être desservies par le transport en commun. Nous avons une bonne concentration d’infrastructures de recharge et comptons sur la présence de concessionnaires à l’avant-garde», note-t-il.
Les bornes de recharge dédiées aux électromobilistes – comme ils se désignent – ne cessent ainsi de se multiplier. On dénombre 168 bornes en Montérégie, dont onze à Chambly, une borne rapide à Carignan et trois bornes à Richelieu. Le site internet Le circuit électrique permet d’ailleurs de recenser toutes les bornes de recharge à l’échelle du Canada.
Des avantages… et des inconvénients
Pour le consommateur, le prix d’un véhicule électrique est souvent un frein à l’achat. «Les gens pensent souvent à tort que les prix n’ont pas bougé depuis 2011. L’offre est beaucoup plus abordable maintenant, surtout avec les modèles de fin d’année», affirme M. Poisson.
Rappelons qu’à l’achat d’un véhicule entièrement électrique, Québec donne un crédit de 8000$ après taxes. Les concessionnaires proposent également de nombreux rabais aux acheteurs, et l’assurance automobile revient en moyenne 20% moins cher qu’un véhicule à essence.
L’autonomie des véhicules constitue enfin un point négatif, les grands trajets devant être planifiés suivant la proximité d’une borne de recharge. Les températures froides de l’hiver font enfin chuter l’autonomie du véhicule. Lors de températures extrêmes, de l’ordre de -25°C et moins, l’autonomie du véhicule sera considérablement réduite.
Un bilan positif pour Richelieu
Le maire de Richelieu Jacques Ladouceur dresse un bilan positif de l’acquisition en mai 2015 d’un véhicule électrique pour les déplacements de l’inspecteur municipal, du directeur du service des travaux publics et des autres employés municipaux.
«On coupe beaucoup sur les frais de déplacement des employés, et même des représentants de la ville [grâce au véhicule électrique]», indique-t-il.
Emballé par l’expérience, le maire songe désormais à acquérir, lorsque le budget de la municipalité le permettra, des véhicules électriques pour les parcs, «qui peuvent aller sur le gazon, et plus puissants pour pouvoir transporter des râteaux, des pelles.»
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Véhicules électriques au 31 décembre 2014 |
Véhicules électriques au 31 décembre 2015 |
Chambly |
42 |
59 |
Carignan |
16 |
25 |
Rougemont |
3 |
3 |
Richelieu |
8 |
8 |
Saint-Césaire |
2 |
4 |
Sainte-Angèle-de-Monnoir |
2 |
2 |
Marieville |
13 |
17 |
TOTAL |
86 |
118 |
(Source: Société de l’assurance automobile du Québec)
Des concessionnaires frileux ?
Si les véhicules électriques connaissent un succès grandissant, très rares sont les concessionnaires de la région à proposer des modèles.
Seul Coupal & Brassard, à Chambly, souhaite surfer sur la vague. Le directeur des ventes Robert Chouinard mentionne que le concessionnaire proposera des Nissan Leaf à la vente à la fin du mois de mars, «sous toute réserve encore».
Le manque de demande n’est pas en cause, indique le directeur des ventes. «Nissan ne donne pas l’autorisation d’avoir la concession [de véhicules électriques] sans tests préalables, et l’outillage requis. C’est comme si on avait une autre marque», explique M. Chouinard.
Des utilisateurs ravis
«Avec les crédits gouvernementaux et les rabais du concessionnaire et de l’AVEQ, j’ai payé 13 500$ de moins que le prix initial. Jamais je ne rachèterai de voiture à essence, surtout que l’autonomie des voitures électriques ne cesse d’augmenter.» Claude Demers, directeur Bières et Saveurs à Chambly.
«L’environnement et les économies ont été les deux critères principaux, puisque je payais 150$ de carburant par mois avec mon ancienne voiture à essence. Recharger mon véhicule électrique me coûte aujourd’hui 40$ par mois. Et ma voiture ne fait aucun bruit et ne sent pas.» Catherine Papineau, Chambly.
«Dès la première année j’ai fait des économies. Je dois prévoir mes déplacements si je pars sur de longues distances, mais je ne regrette pas mon achat, je ne vois que du positif.» Martin Archambault, ex-administrateur de Bassin en Fête, à Chambly.