Vivre longtemps pauvrement

Le coût de la vie augmente et les pensions avec lesquelles vivent les aînés ne suivent pas la cadence.

« Disons que l’on a moins d’argent qu’avant pour aller au restaurant », indique la Chamblyenne Lyet Bertrand. Plus que jamais, son conjoint et elle sont à l’affût des ventes et ils scrutent leur Publisac afin de mettre la main sur celles-ci. Acheter en plus grosse quantité pour congeler lorsque les prix viennent en réduction fait partie des stratégies adoptées par la femme de 86 ans.

En ce qui a trait à l’essence, « On limite nos déplacements. Quand on fait des commissions, on se fait une liste pour faire plusieurs endroits en même temps », ajoute Lyet Bertrand.

« Ceux qui n’ont pas eu la chance d’en ramasser gros (de l’argent) ou qui ont travaillé dans une manufacture sans fonds de pension, ils sont faits. » – Fernand Touchette

De son côté, le Marievillois Fernand Touchette était propriétaire d’Excavation Touchette. Retraité, il a vendu ses propriétés à son fils. Financièrement, il se dit à l’aise. Il convient toutefois que parmi ses connaissances, certaines n’arrivent pas et mangent leur pain noir. « Ma situation ne représente pas la majorité. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’en ramasser gros (de l’argent) ou qui ont travaillé dans une manufacture sans fonds de pension, ils sont faits », expose-t-il. Il met en reflet que, contrairement au coût de la vie, le fonds de retraite n’augmente pas pour les aînés.

La Chamblyenne Christine Nadon est retraitée depuis une douzaine d’années. Elle reçoit une pension de son ancien employeur. Elle dépeint toutefois un portrait que vivent de multiples aînés. « Un couple de retraités qui n’a que les rentes du Québec et la pension du Canada, je te dis que tu ne vis pas riche. Je ne sais pas comment ils font pour vivre. » Mme Nadon et son conjoint recherchent également les rabais. Elle a même changé ses habitudes de consommation en ce qui a trait à la nourriture. Elle opte désormais pour un différent commerce pour faire son épicerie « On économise des fois 40 $ sur notre panier d’épicerie. Ça paraît au bout de la ligne », conclut-elle. Quant à l’essence, guidés par le « plaisir », Mme Nadon et son amoureux choisissent leurs déplacements en fonction de cette émotion.