Un temps des sucres amer

Contrairement au reste du milieu acéricole, les propriétaires de cabanes à sucre ont été frappés de plein fouet par la première vague de la pandémie, qui a chevauché le temps des sucres.

C’est le cas de l’érablière Meunier, à Richelieu. « J’ai trois enfants, mon père était là avant moi. Il voulait que je puisse prendre la relève et je suis rendu là. Mes enfants sont jeunes, mais j’y pense déjà pour eux. S’ils sont intéressés à poursuivre, ça continuera. Mais au regard de ce qui se passe avec la COVID-19, il semble que ce qui nous attend, c’est la misère », amène Philippe Meunier. Bien que les produits des Meunier soient très appréciés dans la région, ils peinent à les écouler.

« (…) pour moi, c’est catastrophique (…) On a raté notre saison des sucres. » – Philippe Meunier

« Il y a une distinction à faire entre les propriétaires d’une cabane à sucre et les autres producteurs acéricoles. En tant que propriétaire d’une cabane à sucre, je fais du sirop d’érable et je reçois les gens. Une grosse partie de mes revenus provient habituellement des clients qui viennent consommer à table. Donc, pour moi, c’est catastrophique. Celui qui fait juste de l’acériculture et qui est régi par la Fédération acéricole a pu vendre son sirop d’érable sans en être affecté. Nous, on écoule nos produits d’érable grâce à nos clients, que l’on n’a pas pu voir. On a raté notre saison des sucres. On a juste eu le temps d’investir pour ouvrir, tout ça pour fermer en bout de ligne. Et là, on va encore manquer notre saison des sucres et devoir fermer. Tout ce que l’on aura, ce sera les repas pour emporter. »

M. Meunier évoque aussi l’annulation des réceptions, des mariages, des
événements corporatifs et des célébrations de Noël. « Notre secteur étant festif, il est vraiment très touché par la COVID-19. »

L’érablière vient d’inaugurer sa nouvelle boutique en ligne afin de faciliter le placement de commandes à emporter de desserts, de repas chauds thématiques et de plats à réchauffer. « C’est surtout pour entretenir notre relation avec nos clients et garder la tête hors de l’eau en attendant que la tempête passe », explique M. Meunier.