Un an après la fermeture de Parmalat à Marieville, la vie des employés toujours chamboulée

Après que Parmalat ait mis la clé sous la porte de son usine de Marieville, le 30 septembre 2015, pour transférer ses activités de production fromagère à Victoriaville, les 92 employés qui y travaillaient ont tous emprunté des chemins différents. Un an pl

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Âgé de 56 ans, François Groulx s’est trouvé un nouvel emploi dans la région. Celui qui a travaillé près de 29 ans pour Parmalate a vu, deux semaines avant la fermeture de l’usine, que La Coop des Montérégiennes, une entreprise agricole à Marieville, cherchait un employé. Il a tenté sa chance et a été engagé le jour même où il quittait son poste chez Parmalat. Depuis, il partage son temps entre la Coop et sa ferme. Celle-ci lui assure un revenu supplémentaire qui compense pour sa diminution de salaire.

D’autres compagnies, qui se trouvaient à proximité de Parmalat, ont aussi engagé des collègues de M. Groulx. Quatre employés ont notamment obtenu un emploi chez Lassonde, mais deux d’entre eux ont quitté l’entreprise depuis ce temps. Selon François Groulx, quelques personnes ont aussi été transférées à l’usine Parmalat de Montréal.

Il mentionne toutefois que tous n’ont pas eu cette chance. «Pour certains, c’est plus difficile de trouver un emploi. Je connais d’anciens employés dans la quarantaine qui n’ont pas encore de travail.»

«Ce sont les employés de 35 à 45 ans qui ont une famille et une maison qui y ont goûté le plus. Je trouve ça triste pour cette génération-là», estime François Groulx.

Changement de carrière

Quelques employés de moins de 35 ans se sont dirigés vers un autre domaine. Après la fermeture de l’usine, quatre employés se sont présentés au Carrefour Jeunesse Emploi pour obtenir des services d’orientation.

Une autre personne, âgée de 34 ans, a quant à elle eu recours aux conseils du Centre de formation et d’aide à la recherche d’emploi (CFARE), en octobre 2015. Elle a, par la suite, entrepris un DEP en électromécanique de systèmes automatisés.

Retraite devancée

Même s’il est seulement âgé de 57 ans, Gérald Lachance ne se voyait pas retourner sur le marché du travail après que Parmalat ait fermé ses postes. Il a donc offert ses services pour tondre les pelouses.

«J’ai des problèmes de cœur alors je ne me voyais pas retourner dans un emploi aussi exigeant, explique-t-il. Je n’ai pas de diplôme d’études secondaires donc c’est aussi plus difficile pour moi de trouver un emploi.»

Ayant commencé à travailler à l’usine à l’âge de 16 ans, M. Lachance comptait près de 40 ans d’expérience.

Son collègue Gérald Dubé, âgé de 64 ans, a pris la même décision. Toutefois, avant de se retirer complètement, il a offert pendant deux mois et demi de la formation aux employés de l’usine Parmalat de Victoriaville.

«J’ai vécu trois fermetures et les autres ont été plus difficiles, car j’avais six enfants à faire vivre, affirme-t-il. Là, ça a bien adonné parce que j’étais dans une bonne situation. J’étais prêt à travailler jusqu’à 70 ans, mais j’ai accepté d’arrêter là.»

Départ en douceur

Bien que les employés aient été attristés par la fermeture de l’usine et qu’ils aient dû se retrousser les manches, ils sont partis en bons termes avec l’entreprise.

«Les travailleurs ont quitté le cœur gros, mais paisiblement. Il y a eu un comité de reclassement qui a aidé une grande majorité des travailleurs à se trouver un emploi», avait indiqué à l’époque le directeur des relations publiques au Syndicat des Teamsters du Canada, Stéphane Lacroix.

«La compagnie nous a soutenus dans tout et jusqu’à la fin. Je lui tire mon chapeau», déclare M. Dubé.

Les employés qui travaillaient à l’usine Parmalat de Marieville organisent des retrouvailles le 30 septembre à la Rôtisserie Saint-Hubert de Richelieu.