Se faire un nom dans un monde d’hommes

COMMUNICATIONS. La réussite n’est pas toujours au bout d’un diplôme. Marie-Hélène Savard le prouve en étant partie de rien pour créer son entreprise, LOEM, installée à Chambly et finaliste du concours des prix Excellence de la Chambre de commerce et d’ind

:«LOEM compte 19 employés et vend des logiciels de vente à l’aide d’agents de centre d’appels, explique la chef d’entreprise. On les installe, on fait le support 24/7, et on forme les clients.»

À 18 ans, Marie-Hélène Savard découvre l’univers du télémarketing et des centres d’appel chez Desjardins. «Depuis ce jour, je sais que je veux faire carrière dans ce milieu», confie-t-elle. À 30 ans, enceinte de sa deuxième fille, elle décide de partir à son compte.

«Je voulais aussi concilier travail et famille. En 2008, un fournisseur américain m’a demandé de revendre son produit pour entrer sur le marché québécois. J’ai convaincu une banque de me soutenir, j’ai monté une équipe, puisque j’étais seule au départ. Il me fallait des bureaux, des ordinateurs, et on a commencé dans le Vieux-Longueuil», se souvient-elle.

LOEM, contraction du prénom de ses filles, Laurianne et Emma, est née. Les débuts ont été difficiles, la jeune entrepreneure ne possédant pas de diplôme universitaire. «Ça m’a parfois causé problème, ce qui fait qu’au début je ne faisais que démarcher, je ne soumissionnais pas les appels d’offre.»

Elle se fait alors tranquillement son nom dans un milieu «très spécifique et peu connu».

Cultiver ses atouts

Marie-Hélène Savard voit sa position de femme chef d’entreprise dans un milieu très masculin comme un atout plutôt qu’une faiblesse.

«Les femmes ont une force différente qui fait en sorte que c’est plus facile de ne pas tout connaître. Je dis plus facilement “Je ne connais pas la réponse, je vais contacter quelqu’un de mon bureau qui est au niveau technique“, et je n’ai pas de problème», assure-t-elle.

Avec une centaine de clients en grande majorité en Amérique du Nord, mais aussi au Mexique et en Europe, LOEM a fait de son bilinguisme une force.

«On est à peu près les seuls à être bilingue, ça nous ouvre à beaucoup de marchés, parce que tous les autres revendeurs ne parlent qu’anglais, alors que les clients québécois et français ont besoin de la langue française pour le support et le déploiement», explique-t-elle.

Concilier travail et famille à Chambly

En juin 2015, désireuse de consacrer plus de temps à sa famille et amoureuse de la région, l’entrepreneure déménage ses locaux dans sa nouvelle ville d’adoption, Chambly.

Depuis son arrivée dans la municipalité, Marie-Hélène Savard s’y investit en parrainant l’école Sainte-Marie, où sont scolarisées ses filles.

«Quand j’ai déménagé de Longueuil à Chambly, j’ai donné tout mon ancien mobilier à l’école. Et cette année, nous participons au Grand défi Pierre Lavoie. Les fonds ramassés iront à l’école», mentionne-t-elle.

La reconnaissance de ses pairs

Finaliste du concours des prix Excellence de la CCIRS, dont les résultats seront dévoilés le 3 mai prochain à Brossard, Marie-Hélène Savard y voit la preuve de la bonne santé de son entreprise.

Le concours apporte également à sa «petite entreprise» une notoriété bienvenue. «C’est cette petite tape dans le dos qu’on n’a pas en tant qu’entrepreneur», souligne-t-elle.

Ses objectifs désormais sont de percer le marché du Maroc, où se trouvent beaucoup de centres d’appel, et obtenir son MBA de gestionnaire à HEC Montréal, qu’elle commence ce mois-ci, «pour le plaisir».