Produits locaux dans les épiceries: Insuffisants pour soutenir l’industrie

AGRICULTURE. Le président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Rouville, Yvon Boucher, salue l’initiative des supermarchés d’offrir plus de produits locaux, mais prétend qu’il en faudra davantage pour soutenir l’économie locale.

Depuis quelques mois, une soixantaine de nouveaux produits montérégiens se retrouvent sur les étagères des différentes épiceries Metro et Super C de la région.

«Ça peut juste donner un petit coup de pouce, mais ça en prendrait plus, avance le président du syndicat de l’UPA. C’est loin d’être adapté au volume de production qu’on a en ce moment.»

À l’échelle provinciale, Metro a permis à 130 fournisseurs québécois d’étaler 800 de leurs produits dans les 141 supermarchés Metro et Super C du Québec. Cet ajout de produits locaux dans les rayons des deux épiceries suit l’implantation du programme d’achat local de l’entreprise Metro inc. en 2013.

Prédictions

Selon l’étude économique régionale de Desjardins, l’industrie agroalimentaire devrait profiter d’un certain dynamisme dans la région pour 2016 et 2017.

Toutefois, Yvon Boucher croit qu’il est difficile de prédire ce qui se passera au cours des prochaines années. «Le marché est très imprévisible. On est soumis à ce qui se passe à l’international. Ça dépend aussi beaucoup de comment se porte la Bourse. Dépendamment des conditions, tout peut changer d’une semaine à l’autre», explique M. Boucher.

Les différents secteurs de l’industrie agroalimentaire ne connaissent pas nécessairement le même sort. «Ça dépend vraiment de quel secteur on parle. Par exemple, pour l’industrie laitière, actuellement, c’est très difficile. Pour ce qui est du secteur céréalier, ça va moyennement bien. Puis, avec les viandes, dont les prix sont à la baisse, ça n’aide pas vraiment les différentes industries», souligne le président du syndicat.

Baisse d’investissements dans le secteur primaire

Entre 2014 et 2015, les investissements dans le secteur primaire en Montérégie ont connu une baisse de 5%. Selon l’économiste principale de Desjardins, Joëlle Noreau, il n’y a pas lieu de s’inquiéter étant donné que les montants s’élèvent tout de même à plus de 236 G$.

«Même si le secteur primaire a connu une légère baisse pour ce qui est des investissements en 2015, ça ne veut pas dire que ça ne va pas bien pour l’industrie, affirme Mme Noreau. En fait, le secteur primaire a connu un boom en 2014. Si on compare avec 2013, on a quand même connu une bonne augmentation.»