Les ventes de maisons en augmentation à Carignan
URBANISME. La Ville de Carignan fait bonne figure avec une hausse de 8% des ventes de résidences unifamiliales en 2015. Marieville et Chambly sont à la traîne avec une baisse des ventes, mais aussi du prix médian des résidences.
Selon les données compilées par la firme montréalaise JLR Solutions financières, 661 maisons ont changé de main en 2015 à Chambly, Carignan et Marieville. Même s’il y a eu moins de transactions cette année, le secteur immobilier se maintient dans les trois municipalités.
«À Carignan, la hausse est importante, et c’est une tendance qu’on voit depuis quelques années dans cette ville», explique Joanie Fontaine, économiste chez JLR Solutions foncières. Cette dernière se dit surprise de ces chiffres, «parce que ce n’est pas du tout la tendance du Québec, qui est à la baisse.»
Yannick Gingras, courtière immobilière de l’agence Re/Max à Marieville, met en avant la proximité avec les espaces verts, et surtout le trafic routier moins contraignant qu’à Chambly pour expliquer l’attrait de la municipalité. «Quand on arrive par l’autoroute 30, et qu’on sort à la 112, on est déjà presque arrivé chez soi si on habite à Carignan.»
Courtier immobilier chez Royal LePage, à Chambly, Lionel Lelièvre abonde dans le même sens. «La position géographique aide énormément Carignan», renchérit-il, tout en nuançant les chiffres.
«Il y a eu une hausse des ventes, mais les prix ont un peu baissé parce que les maisons sont surévaluées par la Ville», selon le courtier immobilier. De plus, «ce n’est pas partout dans Carignan. Les ventes sont très stagnantes sur la rue Henriette, par exemple», confie-t-il, notant que les acheteurs recherchent la proximité des services.
Chambly de retour aux prix de 2013
Le portrait est plus sombre à Chambly, car si le condo connaît un grand succès (à lire ici), les ventes de résidences unifamiliales ont baissé de 9% en 2015. «On avait une certaine stabilité dans les ventes jusqu’à 2013, puis une baisse en 2014 et 2015», commente Joanie Fontaine, pour qui la situation n’a cependant rien d’exceptionnelle, car semblable au reste du Québec.
L’économiste ne s’inquiète pas non plus de la baisse de 2% du prix médian des unifamiliales, qui atteint 292 250$. «On ne parle pas d’une chute de prix significative, on parle d’une certaine stabilisation. Si on regarde le plus long terme, on est de retour à peu près aux prix de 2013», souligne-t-elle.
L’arrivée d’acheteurs extérieurs à la région, fait également bouger le marché, selon Lionel Lelièvre, qui estime que les prix sont aujourd’hui un peu trop élevés en général. «À Chambly, les vieilles maisons de ville sont rendues de 230 000$ à 250 000$, c’est très cher.»
Des unifamiliales plus petites à Marieville
À Marieville, la baisse du prix médian est plus importante à -6%, et s’explique par la chute du nombre de ventes. «Ce sont des maisons plus petites qui se sont vendues, donc moins chères, note Joanie Fontaine. Le prix va donc tirer à la baisse, mais ça ne veut pas dire que pour une même propriété le prix a diminué.»
Le manque de services municipaux freine également les acheteurs, conclut Lionel Lelièvre.
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Nombre de ventes d’unifamiliales (2015) |
Variation |
Prix médian (2015) |
Variation
|
Chambly |
360 |
-9% |
292 250 $ |
-2% |
Carignan |
169 |
8% |
312 062 $ |
1% |
Marieville |
132 |
-6% |
208 750 $ |
-6% |
Attention à la pyrite !
Plusieurs propriétaires ont rencontré des problèmes avec les fondations de leur résidence en raison de la présence de pyrite, qui peut causer des dommages importants. Ce minéral, contenu dans la pierre utilisée comme remblai sous les fondations de nombreuses résidences, gonfle au contact de l’eau et fissure de façon inquiétante la dalle de béton des maisons.
«C’est un problème qu’on vit à Saint-Bruno ou Mont-Saint-Hilaire depuis une cinquantaine d’années, qui est apparu à Chambly à partir des nouvelles inondations de 1998», explique Lionel Lelièvre.
De nombreuses maisons sont actuellement sur le marché dans la région et ne trouvent pas d’acquéreurs: «À Chambly par exemple j’ai une maison sur la rue Kennedy qui a 46 de taux de pyrite et qui ne se vend pas à cause de ce problème-là. Les gens prennent la poudre d’escampette lorsqu’ils savent qu’il y a de la pyrite.»