Les surplus agricoles récupérés

Un nouveau projet vient de voir le jour dans la région, Alternative Aliment-Terre, qui vise à récupérer les surplus agricoles pour aider à nourrir ceux dans le besoin.

Une quantité importante d’aliments dorment au champ en fin de saison pour diverses raisons, mais également des légumes sont automatiquement déclassés, notamment à cause de leur apparence. Les effets des critères de sélection édictés par un marché serré, qui engendre, plus souvent qu’autrement, du gaspillage d’aliments. Le projet Alternative Aliment-Terre est donc une réponse positive aux enjeux du gaspillage tout en contribuant à la prévalence de la sécurité alimentaire sur le territoire.

Il s’inscrit dans une démarche d’économie sociale et a pour objectif d’offrir un meilleur accès économique et physique aux aliments sains en récupérant dans les champs les surplus agricoles et les aliments déclassés. Les fruits et légumes récupérés subissent un conditionnement minimal visant simplement à les nettoyer et à les préparer afin de les redistribuer sous forme surgelée et ainsi prolonger leur durée de vie.

« Notre projet vise d’abord à répondre à deux problématiques observables sur notre territoire, explique Johanne Audet, directrice du Centre d’action bénévole la Seigneurie de Monnoir.  Les organismes offrant du dépannage alimentaire, même en dehors de la crise COVID, constatent une demande croissante des besoins de la population. Le défi de s’alimenter sainement et de façon abordable représente un enjeu pour certains résidents de notre région, alors que notre territoire est marqué par un secteur agricole fort », poursuit-elle.

« Notre projet vise d’abord à répondre à deux problématiques observables sur notre territoire. » – Johanne Audet

Mobilisation

La mobilisation d’une vingtaine d’organismes des MRC du Haut-Richelieu, Rouville ainsi qu’à Chambly et Carignan, a été nécessaire pour créer ce projet. Il est porté par quatre organismes communautaires – le Grenier aux trouvailles, le Centre d’action bénévole la seigneurie de Monnoir, le Centre de femmes du Haut-Richelieu, le Centre d’action bénévole de St-Césaire – et accompagné par le CISSS de la Montérégie Centre dans sa stratégie de promotion des saines habitudes de vie. L’appui de la communauté démontre son ancrage territorial.

« Les producteurs répondent positivement à l’appel. Ils ont envie de valoriser les aliments qu’ils produisent et veulent avoir un impact positif sur la qualité de vie des membres de leur communauté», explique Alexandra De Serres, chargée de projet.

Ce sont principalement des citoyens qui participent à l’effort de groupe pour aller récupérer les aliments dans les champs. Ils se partagent un tiers des récoltes, alors qu’un autre tiers est redonné au producteur et le dernier, au projet. Tous les gains réalisés par la vente à moindre coût sont par la suite réinvestis dans la mission sociale afin d’autofinancer les actions.

Nouveau dans la région

Si plusieurs projets similaires ont vu le jour dans les dernières années un peu partout au Québec, il s’agit du premier de cette nature pour notre région.

Les citoyens pourront très bientôt se procurer des produits Aliment-Terre dans deux points de vente qui seront dévoilés prochainement. (MV)