Le Panier Bleu : achat local pas que local

Des commerçants locaux s’affichant sur Le Panier Bleu s’expriment sur l’entreprise de vente en ligne québécoise qui a retenu l’attention dans les dernières semaines.

Le Panier Bleu a été pointé du doigt sur les réseaux sociaux. Il lui a été reproché de faire la promotion de produits n’étant pas confectionnés au Québec. Par exemple, des pâtes faites en Italie.

Geneviève Lapointe est propriétaire de la compagnie chamblyenne Les Petites Natures. Ses produits sont étalés sur Le Panier Bleu depuis quelques mois. « Il faut juste que tu sois une entreprise canadienne. On s’entend que l’on est tous des entreprises canadiennes, car on est enregistrés au registraire. Je pense que c’est juste devenu une grosse mer. Simons pourrait y vendre ses produits, car c’est une entreprise canadienne », met en reflet l’entrepreneure.

Annie Daigneault est directrice expérience clients chez Le Panier Bleu. Elle mentionne au journal que l’objectif de l’entreprise est d’occuper l’espace de la Toile en mettant de l’avant des marchands québécois. « Pour devenir une destination, la place de marché ne peut se restreindre qu’à des produits québécois, surtout que pour certaines catégories, les produits québécois sont presque inexistants », explique Mme Daigneault.

Stefany Nassor est la fondatrice d’Oli & Ely, compagnie de Carignan. Depuis presque un an, son entreprise est sur Le Panier Bleu. « On savait depuis le début qu’il n’y avait pas nécessairement une exclusivité pour les produits faits localement. Pour moi, ce n’est pas vraiment une surprise. Je suis à l’aise avec ça », exprime la femme d’affaires.

« Pour devenir une destination, la place de marché ne peut se restreindre qu’à des produits québécois. »
– Annie Daigneault

Annie Daigneault, du Panier Bleu, parle de « difficulté communicationnelle » quant à ce qui a été véhiculé dans les derniers jours.« Nous comprenons que le « concept » d’une place de marché multi-marchand est difficile à saisir et nous nous efforçons, par nos actions, d’obtenir des résultats probants pour les marchands ainsi que pour les consommateurs qui veulent appuyer les marchands d’ici », émet-elle.

Résultats sur les ventes

Pour Geneviève Lapointe, Le Panier Bleu n’a pas eu d’effet sur ses ventes. « Je n’ai même pas eu une vente par Le Panier Bleu », remarque la femme dont l’entreprise œuvre dans les vêtements pour enfants. Pour l’instant, il ne lui en coûte rien pour être sur Le Panier Bleu. Cependant, elle soutient que des frais mensuels lui seront attribués dès cet été pour afficher sur la plateforme. « Pour que je reste sur la plateforme, il faudrait que ce soit vraiment des produits faits au Québec », complète-t-elle.

À son tour, Stefany Nassor parle de ses ventes relativement au Panier Bleu. « Dans le temps des Fêtes, ça a vraiment été bénéfique. Ces temps-ci, c’est un peu plus tranquille, mais je pense que c’est dû au fait qu’il y a de plus en plus d’entreprises sur la plateforme », explique la femme qui vend, entre autres, des produits de lessive et de nettoyage. Pour être sur le Panier Bleu, des frais lui sont administrés. Mme Nassor a préféré ne pas en communiquer la hauteur au journal.

Évolution du Panier Bleu

Le Panier bleu a d’abord été créé à titre d’organisme à but non lucratif par le gouvernement du Québec en réponse à la pandémie de COVID-19 en avril 2020.

En 2022, Le Panier Bleu est devenu une entreprise privée appartenant à Plateforme Agora Inc.

En octobre 2022, Le Panier Bleu est devenu une plateforme transactionnelle. Bien qu’Investissement Québec en soit actionnaire, le gouvernement ne siège pas au conseil d’administration et n’a pas de droit de regard sur le mode d’exploitation.