Le milieu du tourisme en relance

À mesure que s’appliquent les assouplissements des normes sanitaires, le monde du tourisme se prépare pour une relance fort attendue. En entrevue avec le journal de Chambly, la nouvelle présidente de Tourisme Montérégie, Nadine Cloutier, également directrice générale d’Exporail, aborde les défis qui occuperont l’organisation tout au long de son mandat.

Que représente le fait d’assumer ce nouveau rôle alors que le milieu du tourisme se relève à peine de la crise la plus importante de son histoire?

Je suis extrêmement fière d’avoir été nommée présidente de Tourisme Montérégie. Ici, on travaille avec une équipe de leaders, et c’est une marque de confiance extraordinaire à mon égard. Je suis vraiment fière de pouvoir travailler en synergie avec les membres, pour leur donner les outils pour continuer la relance amorcée, et pouvoir attaquer le marché du tourisme, pour quand le tout va reprendre en pleine force, prochainement. On le souhaite vraiment, mais ça s’oriente vers cela.

Quels sont les enjeux sur lesquels vous comptez plancher?

L’un des principaux enjeux est celui de la main-d’œuvre, trouver des employés, les emplois sont de retour dans l’industrie. Je lance un appel aux travailleurs de l’industrie qui ont quitté l’industrie touristique à y revenir pour des emplois durables, de qualité, les besoins ont explosé, et il existe des initiatives qui permettent aux organisations de s’en sortir malgré la pandémie. Je vois tout cela de manière très positive, parce qu’à Tourisme Montérégie, on a des priorités et on souhaite poursuivre ce qui a été amorcé, avec l’équipe du directeur général, Mario Leblanc. On parle d’une équipe de professionnels compétents, aux idées créatives, à l’écoute des besoins des membres. On est prêts pour la relance, et on est déjà en action.

En faisant le bilan de ce qui a été fait pour la relance touristique, quelles sont les initiatives qui ont prouvé leur valeur et aidé les commerçants?

On a beaucoup entendu parler de notre innovation pendant la pandémie. Nous avons remporté un prix en tourisme pour le projet Ma cabane à la maison. L’industrie des cabanes à sucre en est une forte de la région montérégienne. Ça a vraiment sauvé des cabanes à sucre et des emplois, et c’est un beau partenariat, à travers le Québec, réalisé notamment avec l’Association des Salles de réception et Érablières commerciales du Québec (ASECQ). L’offensive a permis de vendre plus de 110 000 boîtes gourmandes à près de 500 000 Québécois et ainsi de générer 12M$ en retombées sur l’ensemble de l’industrie. En Montérégie, 15 érablières ont participé à l’expérience sur les quelque 75 érablières participantes.

Quels sont les projets que vous comptez mettre en branle pour la suite?

On a des projets en trois catégories dans la mijoteuse. On veut structurer notre offre pour les routes thématiques existantes : la route des vins, la route des cidres et la route du Richelieu. On veut aussi travailler à la conception d’une vélo-route thématique, entre Montréal et les cantons de l’Est. On veut créer un nouvel emballage pour relancer cette route, parce que le vélo est important, et on l’a compris pendant la pandémie. Le plein air est extrêmement important, et les vélo-routes sont exceptionnellement bien implantées en Montérégie, puisqu’on y a l’un des plus grands réseaux au Québec. Finalement, on veut travailler la notoriété de la Montérégie, pour que l’on puisse tirer notre épingle du jeu quand les gens vont reprendre le voyage. On veut développer des nouveaux marchés, et pour cela, on doit être prêts. Il y a une deuxième composante au niveau du tourisme d’affaires, les congrès, réunions. Ça reprend, et quand ça reprendra vraiment, on veut être prêts et présents. Le troisième élément, qui fait partie de notre mission, c’est de travailler avec les membres et les outiller, les accompagner pour qu’ils puissent maximiser leur présence numérique.

Allez-vous cibler une clientèle locale ou tenter d’attirer les touristes étrangers?

Les gens à travers le pays peuvent voyager. Nous, on souhaite que la Montérégie soit un point de visite qui n’est pas qu’un point de passage, que ce soit pour des touristes québécois ou canadiens, avec la réouverture des frontières en faisant du voyage, on va travailler en collaboration avec les différentes instances du Québec pour pouvoir être prêts quand le tout va reprendre. On accueille beaucoup de Québécois, mais on se prépare à plus qu’à la relance, au retour du tourisme.

Êtes-vous optimiste quant à l’avenir?

On est optimistes quant aux assouplissements, et on a confiance en notre façon de s’adapter aux différents facteurs externes qui vont nous toucher. Avec nos membres, à Tourisme Montérégie, on saura faire face aux différentes situations auxquelles on sera confrontés, et on sent une confiance, un regain. La relance est là et on en est extrêmement heureux, mais on continue d’innover.

Pas de reproche ou de revendications à faire auprès de certaines instances?

Non. Les gouvernements ont été très proactifs et ont développé toutes sortes de programmes pour aider les différentes organisations en tourisme, en culture. Notre rôle à nous, c’est de travailler avec eux pour bien informer nos membres de la manière de bénéficier de ces programmes d’aide, et les soutenir en ce sens. On travaille en collaboration avec les différents gouvernements, et on sait qu’on a l’appui, entre autres, du ministère du Tourisme pour travailler ensemble. On travaille vraiment en partenariat avec les gouvernements, et on est extrêmement heureux de leur contribution durant cette pandémie. Je n’ai pas de reproche ou de revendication à faire auprès des gouvernements, on a besoin de ré-attirer les travailleurs et c’est là qu’on se concentre à mettre nos énergies.