La CCIBC veut se dissoudre

C’est ce mercredi 11 mai que le sort de la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly (CCIBC) sera joué, alors qu’elle procédera au vote quant à sa dissolution.

Lors de l’assemblée générale extraordinaire, les administrateurs de la CCIBC proposeront à leurs membres de dissoudre l’organisation. Ils entendent faire valoir les « avantages » d’une fusion avec la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR), qui agirait alors comme seule chambre de commerce sur le territoire actuellement couvert par la CCIBC.

La communauté d’affaires réagit

En entrevue avec le journal, la présidente de la Chambre de commerce, Anik Cormier, n’a pas voulu commenter les raisons qui ont mené à cette proposition. Elle a toutefois déclaré qu’elle voit en l’éventuelle fusion « juste du positif ».

« Je suis déçu. » – François Pellerin

Annie Legendre, présidente à la Table consultative en développement économique et achat local, abonde dans le même sens. « J’en ai discuté avec Mme Cormier. Je pense effectivement que c’est positif, mais la nouvelle vient de tomber et nous n’en avons pas encore les tenants et aboutissants. Ça se précisera à l’assemblée. » Mais ne devrait-on pas s’inquiéter pour la représentation de Chambly quant au traitement de ses intérêts commerciaux selon une perspective régionale? Mme Legendre ne le pense pas. « Je pense qu’il est bien d’avoir les moyens de ses ambitions, et d’avoir une chambre de commerce qui sera un peu plus grande, sans délaisser Chambly, car elle pourra aider à faire rayonner ses commerces à plus grande échelle. La CCIVR a une belle équipe à son administration. Ce que j’en ai compris, c’est que les membres du conseil d’administration de la CCIBC vont rester en position, ce qui fait que l’on va garder un volet de développement pour le commerce chamblyen. »

En entrevue avec le journal, le commerçant François Pellerin, qui siège également à la Table consultative, n’a pas accueilli la nouvelle avec autant d’optimisme. « Vous me l’apprenez. Je suis déçu. La CCIBC est une chambre de commerce dynamique. Il est certain que la représentation des intérêts commerciaux de Chambly ne sera que diluée par cette fusion », a commenté le propriétaire du Garde-Manger de François, qu’il a mis en vente au mois de février.

Des « similitudes » appréciables

« C’est la CCIBC qui nous a fait part de son intention de dissoudre son organisation, pour ses propres raisons, que je ne peux commenter, précise Gabrielle Neveu-Duhaime, conseillère en communications pour la CCIVR. Et comme nos deux chambres partagent en grande majorité le territoire de la même MRC, on voyait beaucoup de similitudes relativement au contexte socioéconomique, aux entrepreneurs et à leur dynamise. »

Mme Neveu-Duhaime rappelle les défis auxquels toutes les chambres de commerce ont été confrontées. « Je ne peux parler au nom de la CCIBC, mais l’engagement a été difficile à générer de la part des membres pour les chambres de commerce en général, dont la nôtre, notamment en raison de la pandémie. Des événements virtuels, on en a fait, mais il est certain que ce n’est pas pareil. » C’est aussi ce qu’a expliqué Mme Cormier au journal, en janvier dernier : « Cela fait deux ans que l’on ne peut plus tenir d’événements en présentiel, ce qui complique le travail de la Chambre. » 

Selon les sources du journal, la CCIBC est déficitaire depuis au moins trois ans. Mais pourquoi le gazon serait-il plus vert à la CCIVR? « Avec le retour des événements en présentiel, on sent un regain d’intérêt et une belle participation. Notre Chambre est très dynamique et à l’écoute des entrepreneurs, et on espère que ce sera une nouvelle positive pour les entreprises de Chambly », répond Mme Neveu-Duhaime.

Mercredi dernier, le journal a également contacté le prédécesseur d’Anik Cormier, Sébastien Dion, ancien président de la CCIBC et important commerçant de la région. Ce dernier n’était alors pas au courant de l’annonce de la volonté de dissoudre l’organisation. Il a toutefois reconnu que l’idée de la fusion avait « déjà été envisagée lorsque j’étais président, mais la pandémie nous avait coupé l’herbe sous le pied. Chambly et Beloeil partagent beaucoup plus que Chambly et Saint-Jean-sur-Richelieu, notamment en termes de tourisme, de petites boutiques, et quant à l’aspect agroalimentaire. Je pense que c’est une bonne nouvelle, mais qu’il faudra impérativement avoir quand même une succursale présente à Chambly ». Finalement, pour M. Dion, « Il est certain que ce qui a précipité le désir de la CCIBC de fusionner avec la CCIVR est le freinage des activités dans les dernières années et le mouvement dans le secteur de la restauration à Chambly ».