Des commerces sous pression en raison de la hausse du taux de taxation pour les entreprises de Carignan

La hausse du taux de taxation vécue par les commerçants de Carignan malmène le budget de certains d’entre eux, qui se questionnent sur ce choix pris par la Ville.

Ce sont environ 2 000 $ de plus que des commerces doivent sortir de leurs poches depuis le budget 2024 de la Ville de Carignan. C’est le cas de Nadège Rousseau, fondatrice de la clinique multidisciplinaire Pulsation Zen, et celui de Vanessa Soucy, fondatrice du centre d’esthétique l’Atelier VS Beauté. « C’est une augmentation significative. On se fait bombarder de tous bords tous côtés depuis la pandémie. Ça fait un trou dans le budget », déplore Mme Rousseau. « On est déjà dans un contexte économique difficile. C’est une charge supplémentaire. Les fins de mois sont plus difficiles », renchérit Mme Soucy. 

« Les fins de mois sont plus difficiles. » – Vanessa Soucy

Avoir des réponses

Cette année, à Carignan, le taux de taxation pour le secteur non résidentiel est passé de 1,42 $ pour 100 $ d’évaluation à 1,80 $ pour 100 $ d’évaluation. Les deux entrepreneuses tentent d’avoir des réponses de la Ville quant à cette hausse. Elles font le constat qu’il est difficile d’en obtenir. « On se fait dire que l’on a sûrement fait des aménagements qui ont augmenté le coût de la valeur de l’édifice. Ce n’est pas le cas », affirme Mme Rousseau.

En matière de résidentiel, le taux de taxes n’a pas vécu d’inflation pour 2024 à Carignan. « On se rend compte que la Ville a tout mis dans la case des commerçants », en conclut Mme Rousseau. Cette augmentation, c’est la clientèle qui risque d’en subir les frais. « Est-ce que la clientèle va accepter cette augmentation? », se demandent les deux femmes.

Vanessa Soucy craint que cette indexation se répète d’une année à l’autre. « Au bout du compte, est-ce que ça vaudra vraiment la peine de continuer au niveau de mon bénéfice net? C’est sûr que ça décourage », convient-elle. Les deux femmes souhaiteraient sentir du soutien de la part de la Municipalité. « On est là aussi pour le développement de la ville et offrir des services à la communauté », rappelle Mme Soucy. 

Transparence souhaitée

« Comment ç’a été fait et comment ç’a été annoncé, sans être en mesure de nous l’expliquer comme il le faut, ça manque de transparence », disent les deux entrepreneuses.

Patrick Marquès, maire de Carignan, explique que la Ville était confrontée à des « hausses marquées incompressibles » en ce qui a trait aux taux régionaux. Il énumère les services de police, d’incendie, de transport en commun et de la MRC. « On avait pour objectif de maintenir le taux de taxe à l’Indice des prix à la consommation (IPC) à 5 % : la directive était un budget d’austérité », soutient le maire. 

M. Marquès souligne avoir établi des comparatifs auprès d’autres villes de la MRC. Il chiffre la moyenne à 1,79 $ dans le commercial. À Saint-Basile-le-Grand, le taux de taxation est à 2,38 $, Mont-Saint-Hilaire à 1,75 $, Otterburn Park à 2,50 $ et Beloeil à 1,81 $. À Chambly, il se situe à 1,28 $. Pour des villes avoisinantes faisant partie d’une autre MRC, notamment à Marieville, le taux de taxation pour le commercial se situe à 1,46 $ alors qu’il est à 1,17 $ à Richelieu.

Contestation légale

Vanessa Soucy a déposé une contestation légale auprès de la Ville. Après avoir reçu son compte de taxes, elle dispose d’un certain délai pour faire cette requête. Elle attend un retour de la part de la Ville.