À la tête de Tribeca Imports: Isabelle Aubert nommée parmi les 100 meilleures entrepreneures au Cana
Huiles assaisonnées, piment d’Espelette, chocolats fins, cafés italiens, accessoires de cuisine; Isabelle Aubert a l’œil pour dénicher partout dans le monde des produits qui plaisent aux consommateurs canadiens. Au point où elle en a fait son métier.
Quatoze ans après la création de son entreprise d’importation et de distribution de produits alimentaires – qui viennent le plus souvent d’Espagne, de France et d’Italie, mais aussi du Québec- elle a mérité ce printemps sa place dans le top 100 des meilleures entrepreneures au Canada du magazine Profit, avec six autres Québécoises.
Un bel honneur pour celle qui a installé son bureau et son entrepôt dans le parc industriel de Chambly, à proximité des grands axes routiers. «Déjà quand j’étais petite, je vendais de la limonade et des colliers sur le coin de la rue. J’ai toujours eu un côté entrepreneur.»
C’est surtout sa facilité à se faire des contacts qui a servi Isabelle Aubert quand elle a débarqué dans ses premiers salons de producteurs au tournant des années 2000.
«J’étais la seule femme. Plusieurs hommes ne voulaient tout simplement pas me serrer la main. Je n’étais pas prise au sérieux. Mais je suis passée à côté de ça et j’ai fait mon chemin. Aujourd’hui, ils me courent après!»
Défi logistique
Avant d’arriver sur les tablettes des épiceries fines, des supermarchés ou des magasins de produits naturels, les produits sélectionnés par Tribeca Imports doivent d’abord se conformer aux normes canadiennes. L’entreprises gère ensuite les démarches douanières pour les faire entre au Canada et organise le transport vers les 1500 points de vente partout au pays, surtout au Québec et dans l’Est de l’Ontario. Deux employés d’entrepôt, cinq employés de bureaux et une quinzaine de représentants s’assurent de la logistique.
Pour sélectionner des produits, Isabelle Aubert passe une grande partie son temps en voyage. «J’ai deux vies: celle du voyage et celle du quotidien au bureau. Mais les salons de producteurs ne sont pas reposants! C’est la folie. Et quand je suis au Québec, je dois me lever très tôt à cause du décalage horaire avec l’Europe.»
Avec des semaines de 70 à 75 heures, pas facile pour la maman monoparentale de trouver le temps de tout faire. «Heureusement que ma fille est sage et qu’elle réussit bien à l’école! Et que son papa est très conciliant!»
Croissance malgré le ralentissement
Quand l’économie est chancelante, rares sont les clients qui sont prêts à payer 40$ pour une bouteille d’huile d’olive. Tribeca Imports subit donc les contrecoups de l’économie et doit sans cesse s’adapter en proposant de nouveaux produits, notamment des produits biologiques et sans gluten.
«L’avantage que nous avons, c’est que les Canadiens voyagent beaucoup et qu’ils sont curieux des nouvelles saveurs, explique l’entrepreneure. En plus au Québec, nous avons énormément de livres de recettes, de magazines et d’émissions de cuisine qui font connaître des produits d’ailleurs.»
S’il est plus difficile d’établir un plan d’affaires à long terme dans le contexte économique actuel, Isabelle Aubert continue de saisir les opportunités. «Je m’étais dit que je n’offrirais pas de nouvelles lignes en 2016. Finalement, j’en ai démarré trois en un mois. Je ne pouvais pas laisser passer ces chances-là. Mais il faut aussi parfois savoir dire non.»
Prochain objectif: conquérir le marché sous-développé de Toronto.