Qu’en est-il de l’entraide?

Le mois de décembre, durant lequel le temps des Fêtes s’amorce, est une période propice à l’entraide et à la générosité. Mais qu’en est-il lorsque le mois de janvier et la nouvelle année débutent?

Décembre est le mois de l’année où le don de soi est plus populaire que jamais, où la charité émerge des organismes, et où l’entraide se répand là où on s’y attend parfois le moins. La guignolée, la distribution de paniers de Noël, la guignolée des médias, la visite aux aînés en résidence, la guignolée du Dr Julien, les généreux dons… Dans l’esprit des Fêtes et de Noël, toutes les occasions sont bonnes pour partager, donner au suivant, venir en aide à son prochain. Mais ensuite?

« Le soutien du CAB se traduit autrement après les Fêtes, et ce, tout au long de l’année. » – Pierrette Turgeon

Pour ce dossier, le journal Les Versants est allé à la rencontre d’une bénéficiaire, qui obtient du soutien d’un organisme d’entraide de la région. Pierrette Turgeon reçoit l’aide du Centre d’action bénévole (CAB) Les p’tits bonheurs pour sa famille depuis environ quatre ans. Elle occupe le rôle d’intermédiaire pour sa fille monoparentale de 46 ans.

Au moment de la rencontre, dans son logement du boulevard Seigneurial, Pierrette Turgeon attendait avec impatience le moment de se rendre chez sa fille afin d’accueillir les bénévoles venus distribuer un panier de Noël à la famille. C’était le 19 décembre. « Lors de la livraison, il y a dans ces boîtes une commande généreuse en nourriture, avec des conserves, des légumineuses, du riz, peut-être une dinde, des produits laitiers… En plus, des cadeaux de Noël d’une valeur de 40 $ sont attribués à chaque enfant et ado », mentionne au journal Pierrette Turgeon. De quoi rendre un temps des Fêtes et un Noël plus joyeux et intéressants pour une famille dans le besoin.

Or, ce genre d’assistance, un généreux panier de provisions bonifié de présents pour les jeunes, ne reviendra pas avant… décembre prochain. Cette aide est l’une des retombées de la guignolée de la paroisse de Saint-Bruno-de-Montarville et de la collecte de denrée non périssables auprès de différents partenaires.

Pourtant, les familles ou personnes seules qui vivent (survivent) dans une situation plus précaire ne sont pas dans le besoin uniquement en fin d’année. « Le soutien du CAB se traduit autrement après les Fêtes, et ce, tout au long de l’année », de témoigner Mme Turgeon.

Le comptoir alimentaire…

L’aide existe. Elle est différente, mais elle est là, disponible si elle est demandée. Par exemple, au lieu du panier de Noël, le CAB met à la disposition des citoyens moins bien nantis un comptoir alimentaire hebdomadaire. Il s’agit d’un service offert aux personnes et aux familles de Saint-Bruno qui vivent des situations difficiles ou des difficultés financières et qui ont besoin d’une aide alimentaire temporaire. En échange d’une légère contribution, les bénéficiaires comme la Montarvilloise peuvent obtenir des conserves, des pâtes alimentaires, des produits laitiers, des viandes, des fruits et légumes, des pains, des desserts, des œufs… « Pendant l’année scolaire de mes petits-enfants, je cuisine des repas chauds pour deux jours; des mets santé et faits maison que je leur apporte en marchant avec mon carrosse. » Selon la grand-mère, entre 28 et 32 bénéficiaires profitent chaque semaine de ce service.

À propos d’année scolaire, il y a aussi tout au long de l’année des besoins spécifiques qui peuvent parfois être comblés par l’organisme. L’achat de fournitures scolaires peut faire partie de ce coup de pouce chez certaines familles.

À 75 ans, Pierrette Turgeon n’a pas besoin d’aide, ni financière ni alimentaire. Elle est contre le gaspillage des aliments, se dit très économe et ne dépense pas. Elle ne possède ni cellulaire ni voiture; elle marche, « même à – 40 °C s’il le faut! ». Elle n’a ni abonnement au câble, encore moins à Internet. « Mes pensions et mon Supplément de revenu garanti sont bien assez, dit-elle. Je n’irais pas quêter auprès des organismes, puisque je n’en ai pas besoin. Je suis une personne simple, économe et je mène une vie modeste. Je suis fière de cela et je m’en vante! »

L’intermédiaire

Pour sa fille, mère monoparentale de 4 jeunes âgés de 13 à 21 ans qui a décidé de retourner aux études à temps plein, Pierrette Turgeon se présente comme une « colporteuse ». « Ma fille se qualifie à obtenir l’aide du CAB; elle remplit les critères. Elle est monoparentale, avec quatre enfants, et elle gagne peu de revenus, puisqu’elle est de retour aux études. » Or, certains veulent du soutien, en font la demande et c‘est parfois refusé. L’aînée poursuit : « D’autres sont peut-être réticents à demander de l’aide auprès des organismes de soutien. Je suis certaine qu’il y en a plusieurs autres à Saint-Bruno. Ça peut être une question de gêne, de fierté… mais, comme moi pour ma fille, ça peut être un ami, un voisin, un membre de la famille qui jouent le rôle d’intermédiaires auprès du CAB. »

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