Des régimes décortiqués

Depuis toujours, des régimes sont à la mode. De nos jours, le végétalisme, le régime cétogène, le régime méditerranéen et le jeûne intermittent gagnent en popularité. Le journal a questionné deux nutritionnistes à ce sujet.

Mélissa Larivière, nutritionniste à Chambly, et Julie Chouinard, nutritionniste à la Clinique familiale des Hauts-Bois à Sainte-Julie, soutiennent qu’on doit « accepter la diversité corporelle » et se sentir en santé plutôt que de tendre vers un idéal de minceur.

Toutes les deux affirment que lorsqu’on se prive pour suivre un régime, il peut y avoir des conséquences sur le corps, dont la prise de poids. « Le corps n’aime pas les diètes. Il tente toujours de revenir à un état d’équilibre. Malheureusement, les gens pensent que c’est leur faute si la diète n’a pas fonctionné », indique Mme Larivière.

Elle mentionne que 90 % des gens qui adoptent une diète reprennent leur poids au cours des cinq années suivantes. Les deux tiers reprennent plus que ce qu’ils ont perdu.

Cétogène

Le régime cétogène consiste à réduire considérablement la quantité de sucre absorbée pour avoir une alimentation axée sur les matières grasses. Les adeptes de ce régime excluent donc de leur alimentation fruits, certains légumes, produits céréaliers et produits laitiers. Ils mangent plutôt des aliments comme de l’huile de coco, des avocats, du beurre, de la crème, des viandes grasses. « Tu manges moins quand tu manges beaucoup de gras. Ça fait que tu perds du poids à court terme », indique Mme Chouinard.

Les nutritionnistes indiquent que cette diète existe depuis longtemps et qu’elle était utilisée chez des enfants atteints d’épilepsie. Cependant, aucune étude ne documente ce régime sur les effets à long terme.

« Le corps n’aime pas les diètes. Il tente toujours de revenir à un état d’équilibre. » – Mélissa Larivière

« Il est difficile à maintenir et enlève beaucoup d’éléments nutritifs. Ce n’est pas un mode alimentaire qu’on conseille pour perdre du poids et être en santé. Il n’y a pas d’étude qui prouve que c’est bon ou pas », affirme Mme Larivière, qui ajoute que se priver d’aliments peut aussi avoir un impact sur la santé mentale.

Mme Chouinard note que ce régime peut entraîner entre autres une hausse du cholestérol parmi les effets indésirables. Il est aussi déconseillé chez les enfants. « Ça peut créer un ralentissement de croissance », précise-t-elle.

Jeûne intermittent

Le jeûne intermittent consiste à s’alimenter sur une période de huit heures puis à jeûner pendant les seize autres heures de la journée. Encore là, les nutritionnistes apportent le bémol qu’aucune étude ne documente les bienfaits ou les effets néfastes de ce régime à long terme.

Elles estiment que si les personnes qui suivent cette diète s’alimentent convenablement, les risques de carences sont moins importants. « C’est un mode alimentaire qui a plus d’avenues à long terme quand tu es accompagné par un professionnel », croit Mme Larivière. Elle spécifie toutefois qu’elle ne le recommande pas à ses clients, mais qu’elle peut les accompagner.

Les deux affirment que lorsqu’on se nourrit uniquement sur un laps de huit heures, souvent, le déjeuner est sauté, ce qui peut être contraignant. C’est aussi contraire à ce qu’elles prônent, soit d’écouter les signaux de la faim.

Méditerranéen

Le régime méditerranéen est celui qui s’apparente le plus au guide alimentaire. Il est basé sur le mode alimentaire des pays entourant la mer Méditerranée.

Cette diète recommande la consommation quotidienne de fruits, de légumes, de légumineuses, de céréales et d’huile d’olive, une consommation modérée de produits laitiers et d’œufs, une consommation limitée de poisson et une consommation faible de viande. Les nutritionnistes soulèvent que dans ce mode alimentaire, il n’y a ni aliment banni ni restriction.

Les deux le recommandent et mentionnent que des études sérieuses en prouvent les bienfaits à long terme, notamment sur le plan cardiovasculaire.

Végétalisme

Le végétalisme, contrairement au végétarisme, élimine de l’alimentation tout aliment d’origine animale, donc toutes les viandes, tous les produits laitiers et œufs. « C’est aussi un mode de vie au complet, être végan », précise Mme Larivière.

Les personnes qui suivent ce type d’alimentation doivent être bien informées, estiment les nutritionnistes. Des suppléments doivent être pris afin d’éviter des carences, dont le zinc et la vitamine B12, qui ne sont pas présents dans les aliments consommés par les végétaliens.

Finalement, les nutritionnistes conseillent de consulter des professionnels avant de faire un changement radical de son alimentation. « Nous ne sommes pas là pour chicaner, mais pour accompagner », précise Mme Larivière.

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