Exposition à Chambly

Une exposition visant à contrer la violence sexuelle faite aux jeunes

Une exposition doublée d’une vente de toiles afin d’amasser de l’argent pour contrer la violence sexuelle faite aux enfants et aux adolescents se déroulera le 17 février, au bistro pub La Croisée des chemins de Chambly.

L’argent amassé par la vente des billets sera remis à la Fondation Marie-Vincent. 

C’est la Richeloise Sofia Karakatsanis qui assume la responsabilité de la coordination de la levée de fonds. Elle s’implique dans diverses causes sociales qui lui tiennent à cœur. Touchée par la question de la violence, elle a décidé de prendre les devants en sensibilisant activement la communauté. Pour l’occasion, une collection d’œuvres exclusive à l’événement est réalisée par Lévesque Artiste peintre.

Plusieurs types de violence

La Fondation Marie-Vincent mentionne que « violence sexuelle » est un terme qui englobe toutes les formes de violence, physique ou psychologique, qui se manifestent de façon sexuelle : agression sexuelle, exploitation sexuelle, cyberviolence sexuelle, leurre d’enfants, prostitution juvénile ou proxénétisme. « Peu importe la forme qu’elle prend, la violence sexuelle entraîne de lourdes conséquences, tant pour les victimes et leurs proches que pour la société », relate la Fondation.

Prévention avant l’action

Stéphanie Gareau, directrice générale (DG) de la fondation, fait face au problème quotidiennement. Elle soulève l’importance de prévenir, en amont, les élans sexuels envers les enfants.

À travers ses programmes, la Fondation Marie-Vincent forme différents professionnels œuvrant auprès des enfants. Responsables de services de garde, enseignants, intervenants de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), avocats ou policiers font partie du lot.

Dévoilement et signalement

En majorité, la présence d’un enfant à la fondation fait suite à un dévoilement de violence sexuelle. Il sera en théorie accompagné d’un signalement à la DPJ. Un enfant peut aussi venir directement du service de police, après un dévoilement. « Au lieu de faire l’entrevue d’investigation policière au poste, ce qui peut être intimidant pour le jeune, il peut venir à Marie-Vincent », dépeint Mme Gareau.

En intervention psychosociale, ces jeunes auront accès notamment aux services de sexologue, criminologue et psychoéducateur. « On a une diversité de professionnels permettant différentes approches en fonction des besoins des jeunes », explique la DG. La chaire de recherche financée par la Fondation Marie-Vincent permet de valider l’atteinte d’objectifs souhaités des programmes de prévention qu’elle développe.

Une attente nécessaire

L’accessibilité à ces professionnels n’est toutefois pas instantanée. Une attente de 15 mois, en moyenne, est nécessaire. « Ça ne veut pas dire que rien ne se fait pendant l’attente », assure Mme Gareau. Elle ajoute qu’à son arrivée, des jeunes étaient en attente depuis plus de deux ans. L’ouverture d’un second centre, en Montérégie cette fois, a permis d’alléger ce délai. Dans le cas où une entrevue d’investigation policière mènerait à un suivi criminel, Marie-Vincent offre ce qu’elle nomme « l’intervention immédiate » afin d’orienter les familles, parfois démunies devant le lourd fait accompli.

Plus de dévoilements

Stéphanie Gareau soulève le nombre de dévoilements, qui est en hausse. Elle nuance, cependant, avançant que cela ne veut pas dire que la violence sexuelle faite aux enfants est plus présente qu’auparavant. « Ça veut peut-être dire que la sensibilisation fait son chemin et que les gens prennent plus la parole », décortique-t-elle.

Mme Gareau renchérit que depuis le mouvement #moiaussi en 2017, qui dénonce les violences sexuelles envers les femmes, « on constate une demande qui est constante au niveau de nos services ».

Ne pas briser

Les professionnels de la Fondation Marie-Vincent entendent des histoires parfois sordides. Comment font-ils pour ne pas s’en abîmer l’esprit eux-mêmes? « On parle ici de la » fatigue de compassion ». Ils peuvent en souffrir à force d’être exposés », convient Mme Gareau. Elle décrit soutenir ses équipes par l’accès à des intervenantes, une psychologue et une psychothérapeute. Un soutien en clinique externe est aussi possible pour le personnel de la fondation. « C’est une grande préoccupation pour une organisation comme nous de s’assurer du bien-être de notre personnel », termine la DG.