Étude socioéconomique de la SPEC du Haut-Richelieu

Une étude socioéconomique révèle la rentabilité de la SPEC du Haut-Richelieu

Une étude révèle que la SPEC du Haut-Richelieu génère des retombées économiques de plus de 4,1 millions $ par année en raison des 175 000 spectateurs fréquentant ses lieux de diffusion.

« À ces 4,1 M$ millions, il faut ajouter notre budget annuel de 4,8 M$, dont une grande partie est redistribuée en salaires et à nos fournisseurs. Ce qui veut dire que ce sont près de 9 M$ qui contribuent à faire tourner l’économie de la région », mentionne au journal la SPEC, qui gère la programmation des spectacles du Pôle culturel de Chambly.

L’étude socioéconomique réalisée en 2022-2023 a été menée par Réseau Scènes, qui regroupe 17 diffuseurs pluridisciplinaires en périphérie de Montréal. Joselle Baril, chercheuse au Centre d’expertise et d’accompagnement en innovation sociale, en a dévoilé l’étendue.

Elle aborde, entre autres sujets, la notion de bien-être chez les résidents ayant un diffuseur pluridisciplinaire à proximité, et elle trace un portrait de l’empreinte économique et touristique de ces derniers.

Un écart qui se démarque

Il est possible de lire dans l’étude que, pour chaque dollar de subvention municipale qu’ils reçoivent, les diffuseurs génèrent en moyenne 7 $ dans leur économie locale. Sur ce plan, la SPEC se distingue. Ce sont 28,32 $ qui sont réinjectés dans son milieu pour chaque dollar de subvention reçu. L’écart est expliqué par différents facteurs, dont le volume d’activités de l’organisme, et par le fait que la part du financement provenant de subventions municipales représente 3,5 % du budget de la SPEC, comparativement à 15 % en moyenne chez les autres diffuseurs. « Cela signifie que nos revenus autonomes sont importants et diversifiés grâce à nos différentes activités », identifie la SPEC. Elle énumère ici la billetterie de ses spectacles, les locations de salles et les services offerts aux partenaires (programmation, gestion de billetterie à travers Vosbillets.ca, services techniques). La SPEC souligne aussi la part des revenus de commandites. « Cette année, d’ailleurs, nos revenus autonomes seront à hauteur de 85 % », chiffre l’organisme.

Le directeur général de la SPEC, Guy Boulanger, considère que les diffuseurs de spectacles sont des

« leviers importants » au développement de la culture. « Quand le gouvernement nous subventionne à titre de diffuseur de spectacles pour faire des shows, nous, on vend des billets à la communauté. Le fruit de ces billets est remis au secteur culturel. Le levier que nous sommes est sous-exploité par les instances gouvernementales. Avoir de meilleurs moyens, on pourrait contribuer davantage à l’essor de la culture », vise-t-il.

Favorable aux jeunes

L’étude dévoile également l’effet « notable » des diffuseurs sur l’attractivité des municipalités aux yeux des citoyens. En tout, 76 % des personnes sondées affirment que des lieux culturels accessibles influent

(« énormément » ou « beaucoup ») sur l’intérêt qu’elles ont pour telle ou telle communauté. L’importance d’une vie culturelle dynamique rallie 78 % des citoyens, soit plus que l’accès à des installations sportives et de plein air (73 %). De plus, 76 % des répondants affirment être séduits par un environnement favorable aux jeunes familles. La SPEC relate que cette valeur en est une importante pour elle. Chaque année, elle accueille quelque 35 000 enfants à wl’occasion des sorties scolaires et des spectacles destinés à la famille.

Le bonheur est dans la salle

L’étude montre aussi que la fréquentation des arts de la scène a un effet sur le bien-être de la population. Au moins 71 % des citoyens qui assistent à plus de cinq spectacles par année affirment avoir un indice de bonheur élevé, comparativement à 60 % des gens qui ne fréquentent pas les lieux de diffusion.

« Je pense que l’on sous-estime l’apport de la culture dans nos vies, tant la part économique que la part sociocommunautaire », estime Guy Boulanger.

Enfin, 87 % des non-résidents qui ont une bonne ou une très bonne perception du diffuseur ont aussi une bonne ou une très bonne perception de la municipalité où ils ont assisté au spectacle. « La SPEC du Haut-Richelieu contribue ainsi au rayonnement et à l’image de marque des municipalités où elle diffuse des spectacles », résume entre autres l’étude.