Une alliance littéraire profitable

Charles DuBois, auteur, rédacteur et réviseur chamblyen, prête sa plume en tant que rédacteur de la biographie de Lyne Tremblay, athlète paralympique émérite, une œuvre intitulée Dans la mire du destin.

En 1999, Lyne Tremblay est devenue paraplégique des suites d’une maladie neurologique. Athlète dans l’âme et dans la pratique, elle faisait à ce moment du biathlon, du triathlon et du kayak de mer de haut niveau. Sur son fauteuil roulant, l’athlète en elle s’est restructurée autour du tir à la carabine et du tir à l’arc, sports dans lesquels elle détient des records homologués.

« J’ai voulu que ce livre soit écrit, car j’arrivais à un moment de ma vie où je sentais le besoin de me raconter, pas pour moi, mais bien pour aider les autres. J’ai eu envie de partager ce que, moi, j’ai reçu dans la vie. Je me considère privilégiée. C’est une façon de rendre hommage à ceux qui ont collaboré à mon parcours », met de l’avant l’athlète de 56 ans qui a fait la promotion de son livre lors du dernier Salon du livre de Montréal.

Choisir son prête-plume

Choisir un prête-plume pour se raconter, c’est remettre une portion de son intimité entre les mains d’un second parti.

« Pour travailler avec un auteur, il faut établir une complicité, confie Mme Tremblay, chose que Charles et moi avons réalisée aisément. Sans cette complicité, nous n’aurions pu collaborer. »

« Nous avons été mis en contact par l’entremise d’un ami commun, propriétaire d’une école de communication orale, car Lyne souhaitait travailler son élocution pour ses conférences, relate Charles DuBois. Il était important de se voir hâtivement dans le projet malgré l’efficacité du virtuel. Le contact humain, se regarder dans les yeux, c’est essentiel lors des premières narrations. »

« La différence, quand on écrit pour une autre personne, c’est que nous ne sommes plus maître de ce qui s’est passé. Nous sommes maître du présent; il faut savoir le rendre appréciable et véridique. – Charles DuBois

Qualité prête-plume

Il ne suffit pas que de savoir bien écrire pour livrer un rendu de la juste façon.

« La différence, quand on écrit pour une autre personne, c’est que nous ne sommes plus maître de ce qui s’est passé. Nous sommes maître du présent; il faut savoir le rendre appréciable et véridique. Pour ce faire, ça prend une bonne écoute, au cours de laquelle tu cueilles un maximum d’informations, jumelée à une intelligence émotionnelle permettant de se mettre dans la peau de l’autre pour cerner ce qu’il a vécu », nuance l’auteur qui a, dans le passé, autopublié son recueil de nouvelles humoristiques intitulé Vertige et déconfiture de fraises.

Le personnage principal du livre renchérit.

« Charles est sensible, mature, il possède une écoute active et fait preuve d’ouverture. Il est ce que je nomme un athlète des mots et il travaille avec rigueur », dépeint d’élogieuse façon Lyne Tremblay.

Rôle du prête-plume

En tant que prête-plume, il faut savoir cibler la façon dont s’exprime son sujet, saisir son champ lexical.

« Je me suis contenté d’une écriture sobre et j’ai laissé Lyne me guider là où je pouvais aller. À travers cela, on peut se permettre d’étirer l’élastique littéraire et accepter de se faire remettre à l’ordre. Au départ, j’ai écrit sans humour, mais Lyne m’a dit qu’elle y tenait afin de désamorcer certaines situations. Le sujet trace les limites et guide à travers le cadre de ce qu’elle est. »

Salon du livre

Pour Lyne Trembaly et Charles DuBois, cette union professionnelle les a menés à leur premier Salon du livre, à titre de personnes signant des dédicaces.

« J’ai adoré mon expérience, raconte Mme Tremblay. Je suis fascinée de voir tous ces gens qui se racontent et de constater la présence des jeunes, désireux de découvrir. Je me décris comme une exploratrice et je les vois comme de petits explorateurs. »

« C’est un univers effervescent. C’est un exercice de concentration; il faut savoir demeurer attentif et parler avec les gens qui nous approchent sans se laisser absorber par le tourbillon », évoque Charles DuBois, qui en est à amorcer l’écriture de son premier roman.