Un séjour à Paris bénéfique pour François Rossignol

Le compositeur François Rossignol s’est rendu à Paris pour compléter la création d’un spectacle avec un maître de théâtre nô et une danseuse de butô. Ce séjour de deux mois n’a pas été bénéfique que pour ce projet, il s’est avéré profitable sur le plan personnel également.

De retour à Chambly, l’artiste mentionne que l’amorce de la collaboration a été plus ardue que prévu en raison de problèmes de communication. « Kyoshi Kawara est un trésor national au Japon. C’est un monsieur très fier. Mais il parle un français horrible et le comprend aussi mal. On a dû s’ajuster pour se comprendre. Ça a pris trois semaines avant qu’on puisse commencer à travailler », raconte M. Rossignol.

Le Chamblyen œuvrait avec ce chanteur et joueur de kotsuzumi du Japon, ainsi que Françoise Jasmin, une danseuse de butô de France. Durant son séjour, il a réussi à compléter sa partie, soit de créer la toile sonore du spectacle. « C’est l’atmosphère que j’allais chercher (lors de son voyage) pour créer le son final », explique-t-il.

Il ajoute que, dans le spectacle, le chanteur de nô est un narrateur. De son côté, il crée la toile sonore qui « est en soutien au chant et qui pulse la danseuse ». « Ma musique devient la toile et parfois le sujet principal. La pièce ne peut pas fonctionner si un des trois éléments n’y est pas », affirme l’artiste.

Nouveau

Les trois comparses ont créé un nouveau genre en combinant le théâtre nô à la danse butô. « On a fait des répétitions et scénarisé le spectacle. On a réalisé une vidéo qu’on pourra étudier. On a établi les balises. C’était important parce que c’est quelque chose de nouveau », indique le créateur.

Représentations

Cependant, l’artiste croyait être en mesure d’offrir une représentation du spectacle devant public. Ce que le groupe n’a pu faire, faute d’un local disponible. « On nous avait dit qu’on allait avoir une salle. Pour compenser, on nous a offert un local pour des rencontres, qui ont été intéressantes et qui ont aidé », relate M. Rossignol.

Il a ajouté avoir été surpris de constater à quel point il était difficile de trouver une salle à Paris comparativement à Montréal. « Il aurait fallu s’y prendre d’un an à 18 mois d’avance », dit-il. Le trio a donc décidé de réaliser une vidéo et de planifier des représentations, notamment dans des festivals.

« On a établi les balises. C’était important parce que c’est quelque chose de nouveau. » – François Rossignol

Le spectacle devrait être présenté au Japon, selon le financement obtenu, à l’automne ou à l’hiver. Il le sera par la suite à différents endroits dans le monde. Le Chamblyen aimerait pouvoir le montrer aussi au Québec.

Projets personnels

Le temps de régler la communication, il a également profité de ce voyage pour faire évoluer certains projets personnels. Il a rencontré des gens qui l’ont inspiré en ce sens.

« Les œuvres que j’ai créées sont empreintes d’une grande intégrité. Ça fait plus de 30 ans que je fais ce métier, mais j’ai toujours travaillé pour les autres. On finit par s’oublier un peu. À Paris, j’ai créé sans obligation de produire quelque chose qui répondait à une demande. Je l’ai fait librement selon ce que ma tête me disait », relate-t-il.

Il a donc planché sur la production de deux disques de piano, qu’il a presque complétée. Sur l’un, de nouvelles compositions et sur l’autre, une compilation. Le compositeur souhaite les sortir à l’automne.

Depuis son retour, il œuvre sur la composition musicale de deux comédies théâtrales.