Trente ans de théâtre à Chambly

Pour souligner ses trente ans d’existence, le Café-Théâtre de Chambly présente une programmation composée de succès.
« On voulait pour les trente ans amener les gens au Café-Théâtre. On veut aller chercher les gens avec les titres connus. Ç’a beau être du théâtre amateur, on présente un produit de qualité », souligne Stéphanie Laurin, comédienne et membre de l’organisation.
Pour lancer l’année, l’organisme a sélectionné la pièce Le journal d’Anne Frank, de France Goodrich et Albert Hackett, adaptée par Georges Neveux. « On voulait commencer avec quelque chose d’historique. Elle a été énormément jouée, mais jamais au Café-Théâtre », lance Mme Laurin, qui assure le rôle principal.
L’histoire se déroule dans un appartement d’Amsterdam en 1942, où des membres de deux familles sont cachés. Les acteurs sont donc continuellement sur scène. Ce qui a contribué à créer une chimie entre eux. « Je pense que ça va se voir à quel point on est soudés », estime la comédienne.
Pour elle, le personnage a été tout un défi. D’abord parce que dans l’action, Anne Frank est âgée de 13 à 15 ans, alors que l’actrice en a trente. « J’ai un casting physique quand même jeune. Mais ça a été un beau défi. Je dois l’incarner et faire oublier aux gens mon âge », soutient-elle.
Mme Laurin ajoute que le rôle est assez exigeant et demande beaucoup de concentration.
Elle précise que l’histoire se déroule sur deux ans et demi, des transitions entre les scènes permettant de suivre l’évolution. « Avec un aussi beau texte en main, on ne peut pas faire autrement que lui rendre honneur », souligne l’actrice.
La production sera présentée au Café-Théâtre les vendredis et samedis, du 11 janvier au 9 février. La pièce, mise en scène par Julien Manuel Audet, regroupe neuf comédiens, soit Stéphanie Laurin, Alexis Lebel, Pierre Chainey, Marie-Josée Bourgeois, Jean-François Lallier-Roussin, Sarah-Michèle Dumoulin, Gilles Gagné, Luc Dessureault et Sophie Gagnon-Styrczula.

« On est le seul théâtre amateur à offrir des pièces sur douze mois. On m’a dit qu’on n’avait pas trouvé d’équivalent au Canada. » – Jean-Alexandre Côté

Historique

L’histoire du Café-Théâtre de Chambly a commencé à l’été 1989. « Michel Paquin, mon professeur au secondaire, avait l’idée d’ouvrir un café-théâtre pour jouer dans une petite salle intime et avoir une proximité entre le public et les acteurs », explique Jean-Alexandre Côté, le seul des cinq membres fondateurs encore dans l’organisation. Il est aujourd’hui codirecteur artistique.
Il précise qu’à cette époque, il n’y avait pas beaucoup d’événements culturels dans la ville. Les fondateurs avaient eu l’idée folle de présenter quatre spectacles différents et ils changeaient de jour selon la semaine. « On défaisait les décors et en remontait un nouveau chaque soir. On voulait susciter la curiosité et ça a marché. Ça nous a donné la confiance pour faire une programmation sur douze mois dès 1990 », soutient-il.
Depuis, l’organisme présente des ateliers de théâtre au terme desquels les participants montent un spectacle. C’est toujours le cas. Cette année, les jeunes de 8 à 17 ans présenteront le leur du 4 au 19 mai, tandis que les adultes monteront sur les planches du 31 mai au 15 juin. C’est la porte d’entrée pour devenir membre du Café-Théâtre qui en compte aujourd’hui une centaine.

Seul au Canada

M. Côté souligne qu’on lui a fait remarquer que le Café-Théâtre était unique au Canada. « On est le seul théâtre amateur à offrir des pièces sur douze mois, dit-il. On m’a dit qu’on n’avait pas trouvé d’équivalent au Canada. » Il ajoute que le but dès le départ était de faire du théâtre à l’année. « On en mangeait, du théâtre, et on en mange encore, alors pourquoi ne pas en faire à l’année? », s’exclame-t-il.
Avec les années, la qualité des spectacles a évolué, tant du côté de la technique qu’au chapitre du jeu des acteurs. « Il faut répondre aux attentes du public. »
Le Café-Théâtre compte un bassin de spectateurs fidèles, qui s’abonnent annuellement pour venir voir toutes les productions. M. Côté mentionne notamment qu’un couple y vient depuis les débuts. « Je suis étonné qu’on ait autant d’abonnés, indique-t-il. On n’a pas de vedettes, mais on est assez bons pour que les gens paient pour venir voir toutes nos pièces. »
L’organisation de tous les spectacles tient sur la participation de bénévoles.

Programmation 2019

Le journal d’Anne Frank, de France Goodrich et Albert Hackett, adapté par Georges Neveux, du 11 janvier au 9 février
Incendies, de Wajdi Mouawad, du 1er au 30 mars
Comme un caillou, de Diane Paré, du 12 au 27 avril
Le prénom, de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, du 5 au 27 juillet
Boeing boeing, de Marc Camoletti, du 9 au 31 août
Le dîner de cons, de Francis Veber, du 13 septembre au 12 octobre
Scrooge, de Jean-Guy Legault, du 1er novembre au 14 décembre.