Sylvain Larocque en spectacle à Marieville

Le 14 septembre, à l’école Mgr-Euclide-Théberge, le Club optimiste de Marieville organise, avec comme tête d’affiche Sylvain Larocque, un souper-spectacle dont la totalité des profits servira à des activités destinées aux jeunes. Le Journal de Chambly s’est entretenu avec le récipiendaire de l’Olivier du Spectacle de l’année en 2010.

Pourquoi avez-vous décidé de faire profiter les jeunes de l’argent amassé lors de votre spectacle?

Le Club m’a approché et c’est un grand bonheur d’apporter ma contribution. C’est toujours bon que les jeunes décollent de leur ordinateur de temps en temps. On veut qu’ils fassent du sport, qu’ils bougent.

Où en êtes-vous dans votre carrière? Sur quoi planchez-vous actuellement?

Je suis en train d’écrire pour deux téléséries que je ne peux nommer actuellement. Je prépare aussi mon nouveau spectacle, qui devrait voir le jour en 2021. J’écris également pour Philippe Bond et Laurent Paquin. À travers ça, on prépare Le Grand Montréal Comédie Fest, auquel je siège en tant que membre du CA. Quand on me voit moins, c’est que je fais aussi de l’anglais dans le reste du pays.

Vous écrivez pour d’autres artistes. Quelle est la nuance entre écrire pour soi et pour une autre personne?

À force de travailler avec certains artistes, on apprend à les connaître et on comprend leur musicalité, leur intonation, leurs pauses, on se transpose, etc. Quand un des humoristes touche une thématique et qu’un gag me vient en lien avec cette thématique, je sais d’emblée que c’est pour lui et non pour moi.

Entre faire de la scène, de la radio ou écrire, qu’est-ce qui est le plus stimulant pour vous?

La scène, vraiment! Plus que tout le reste. J’ai tellement hâte de monter sur les planches et de roder mon matériel. La beauté de l’humour, contrairement à la télé ou au théâtre, c’est que je peux tester en temps réel. Si une blague me vient dans la journée, je peux la mettre en pratique directement le soir même et en évaluer les résultats.

« J’aimerais brainstormer avec Jerry Seinfeld et Larry David! » – Sylvain Larocque

Vous avez étudié en chimie et obtenu un bac en administration. Comment en êtes-vous venu à devenir humoriste?

Je n’avais pas une assez bonne moyenne pour entrer en médecine alors je suis allé en chimie. Avant la fin, je me suis tanné et je suis allé en administration. J’ai vécu ensuite un gros accident de moto et, on le constate parfois, l’humain est à son meilleur quand il vit le pire. J’ai eu une forme d’épiphanie. Je me suis dit que je n’allais pas mourir avec des « j’aurais donc dû » en tête. Et ça a donné ça.

Parmi vos différents collaborateurs, y en a-t-il avec qui la chimie était moins naturelle et que faites-vous lorsque cela arrive?

J’ai la chance de choisir avec qui je travaille depuis longtemps. Plus tôt dans ma carrière, quand je voyais que la collaboration ne serait pas agréable, je finissais par laisser le contrat à d’autres. Moi, je fais mon travail, car je l’aime; ce plaisir fait en sorte que ce n’est pas vraiment du « travail ».

Qu’est-ce qui est le plus satisfaisant dans votre métier?

J’ai un horaire atypique. Je me couche plutôt tard, après les spectacles. Je soupe après le spectacle pour ne pas être amorphe lors de la prestation. Je me lève à mon rythme. J’écris de 10 h à 13 h, environ. Je vis des brainstorms en après-midi. Ça me convient ainsi. Dernièrement, j’ai rendu trois épisodes d’une des séries à deux coauteurs que je ne peux nommer, encore une fois, qui ont trippé sur ce que je leur ai remis et, plus tard, je faisais deux spectacles. Quand je me suis couché, j’avais le sentiment du devoir accompli. Je me suis endormi en souriant. Mon estime de moi est en lien direct avec ma dernière performance. Ce que je fais, c’est moitié artistique, moitié psychothérapeutique. Je me remets en question. Je n’ai pas de fierté mal placée, ça me permet d’évoluer plus rapidement.

Quels sont les côtés sombres de votre métier, l’envers du décor que l’on ne voit pas nécessairement?

Il n’y a ni sécurité de revenu ni travail. Ça a bien été pour moi, mais pour certains, quand tu réalises que tu ne feras pas ça de ta vie, c’est dark. Parfois, il y a aussi des contextes plus pénibles de spectacle, comme quand tu perds ta blonde. Quand ma mère est décédée, ça me tentait moins de monter sur scène le soir, mais finalement, le spectacle permet de ne pas penser au reste. C’est une forme de répit. Mais ça demeure un milieu riche en incertitudes.

De façon fantaisiste, avec qui aimeriez-vous collaborer si tout était possible?

J’aimerais brainstormer avec Jerry Seinfeld et Larry David! Ce serait fou de vivre la dynamique de ce duo.