Sur les berges du Richelieu: Histoire de cœur et de dessous de soutane

Neuf curés sur dix semblent avoir interrompu, le temps de quelques soupirs, leurs vœux de chasteté lance Jean-Pierre Charland. L’auteur de la série Sur les berges du Richelieu, qui se base sur les confidences d’un prêtre défroqué, plonge le lecteur dans c

On est toujours à Douceville au commencement du deuxième tome de la série intitulé La faute à monsieur le curé. Une semaine avant la fin du premier tome exactement. Le curé de la paroisse, Alphonse Grégoire, doit faire taire les mauvaises langues qui piaillent dans la Vallée du Richelieu. L’homme d’église qui héberge sa nièce Sophie, 17 ans, au presbytère inspire plusieurs rumeurs.

«Ce sont les vacances d’été et la jeune fille l’aide dans la maison, raconte l’auteur de Chambly qui publie chez Hurtubise. Leur cohabitation a toujours éveillé un soupçon sur l’identité de la jeune femme qui s’avère en réalité être la fille du curé. La mère de celle-ci, aujourd’hui veuve, reviendra chercher celle-ci.»

C’est donc une situation classique qui découle des rapports affectifs et de la contrainte de la soutane, poursuit le titulaire d’un doctorat en histoire et d’une autre en didactique. L’ex-professeur d’université pose ici un regard sur les réalités d’il y a 100 ans alors que les curés étaient plus près des confidences des femmes que leur mari.

Prendre le temps

La beauté d’écrire un récit campé dans le passé est qu’on a le temps de prendre le temps, explique Jean-Pierre Charland. Les relations se développaient moins rapidement il y a cent ans. Ce rythme convient parfaitement à une série de romans qui s’échelonnent sur de nombreuses pages.

«Les relations de couple évoluaient sur du moyen terme, lance l’auteur. Un homme pouvait attendre deux à trois mois avant de prendre la main d’une femme et autant de temps encore pour lui donner son premier baiser! L’évolution des sentiments est progressive.»

Fiable

La raison est fort simple, explique l’ancien professeur, et elle est due à l’absence de moyens de contraception. Selon lui, les femmes devaient s’assurer que l’homme était fiable avant de s’abandonner à leurs sentiments, évitant ainsi les coups de foudre.

«Il faut absolument tenir compte de cette réalité lorsqu’on écrit des romans historiques, poursuit-il, en comparaison à l’ère moderne qui voit se faire et se défaire des couples en une seule nuit. Tout se passe avec une extrême prudence. Il n’y avait pas de bien-être social, alors personne ne pouvait venir en aide aux jeunes mères et plusieurs se sont suicidées alors qu’elles étaient enceintes.»

Succès

Le premier tome de la série sortie en août dernier a trôné au sommet du palmarès des meilleures ventes chez les libraires durant dix semaines. Il est d’ailleurs revenu en position de tête à la sortie du deuxième tome en novembre. Les deux ouvrages figuraient au Top 3 du palmarès Le Devoir.

«Plusieurs personnes attendent au moins la sortie du deuxième tome avant de se procurer le premier, car ils préfèrent les lire ensemble. Avec cette sortie, on a donc été chercher les nouveaux acheteurs. C’est ma deuxième meilleure performance», confie Jean-Pierre Charland.

La publication du troisième tome est prévue en avril prochain. Le roman fermera la boucle des personnages présentés sous différents angles selon les tomes.

Le roman Sur les berges du Richelieu 2. La faute à monsieur le curé publié chez Hurtubise est disponible en librairie.