Sophie Houle, jeune Carignanoise à Révolution

Du haut de ses 15 ans et de ses pointes, la ballerine carignanoise Sophie Houle se démarque à l’émission Révolution. Elle s’entretient avec nous pour nous faire part de son expérience et de son parcours. 

C’est en récoltant l’ensemble des votes du jury que la jeune danseuse de Carignan, Sophie Houle, fait son entrée à l’émission Révolution cet automne. Le 29 octobre dernier, on a aussi pu la voir remporter son face-à-face avec la totalité des votes en sa faveur, une fois de plus.

Son audace, sa confiance et son impressionnante technique sont les qualités qui lui permettent de décrocher ses victoires, selon les juges de l’émission. « Tu as tout ce qu’il faut pour faire respirer la danse classique longtemps et loin dans la compétition », déclare Lydia Bouchard, juge de l’émission, en réaction à l’audition de la jeune carignanoise. 

La danseuse, optant pour une approche néoclassique, est la seule participante de l’émission à performer sur des pointes. C’est un choix qui lui permet de se démarquer et de remonter de nouveaux défis, remarque-t-elle. 

Révolution

La persévérance de la jeune danseuse est un ingrédient clé de son succès actuel à l’émission. « Depuis que je fais des solos, j’auditionne tout le temps pour les préauditions de Révolution. J’ai déjà eu des callbacks, mais seulement pour être remplaçante… » Elle témoigne de la reconnaissance qu’elle éprouve à l’égard de son entourage, qui la soutient et l’encourage à poursuivre ses rêves. 

Pour l’émission, Sophie nous fait part de l’importance qu’elle accorde à son implication dans l’élaboration de la chorégraphie et de son interprétation. Selon elle, cette expérience lui permet de développer son identité artistique. « J’ai un chorégraphe [avec beaucoup d’expérience] qui s’appelle Gaby Baars. Je suis vraiment reconnaissante de l’avoir. Ensemble, c’est vraiment un travail d’équipe. Il me laisse ajouter mon grain de sel, mon énergie. On essaie de trouver des solutions et faire quelque chose de beau ensemble », raconte-t-elle. 

Elle poursuit en nous divulguant certains défis d’adaptation auxquels elle doit faire face sur le plateau de tournage. « C’est assez déstabilisant. Ce n’est pas un environnement où l’on est habitué à danser. Beaucoup de caméras, le monde te regarde, beaucoup de lumière. On a dû faire un peu d’adaptation au niveau des pointes pour moins glisser. Les générales ont été importantes aussi pour savoir comment se positionner en fonction des caméras. C’était beaucoup d’adaptation, mais ça en a valu la peine. »

Son parcours

Par son aisance sur scène, il pourrait être facile de croire que la danse classique a toujours été innée chez Sophie. Pourtant, elle confie au journal qu’au départ, le ballet ne lui allait pas du tout : « À l’âge de deux ans, ma mère m’a inscrite à des cours de ballet. Moi, je n’aimais pas ça, parce que l’on faisait juste des sauts de grenouille et je voulais encore plus bouger. Ça m’a vraiment étonnée quand ma mère m’a raconté que j’ai été renvoyée de ce studio-là parce que je voulais trop bouger », raconte-t-elle en rigolant. « On m’a dit d’aller en gymnastique artistique, ce que j’ai fait jusqu’à l’âge de 10 ans environ. »

Sa passion pour le ballet s’est développée par la suite, alors que la danse se manifestait de différentes façons dans sa vie. « [À la gymnastique], on avait un cours de danse par semaine obligatoire pour avoir une plus belle fluidité dans nos routines. Je savais que j’aimais ça. Je voulais en apprendre plus sur cet art-là. À l’école, j’avais une amie qui faisait des cours de danse et je lui demandais de me montrer des mouvements pendant les pauses. Je me suis mise à danser dans la cour d’école. Mon enseignante de quatrième année a remarqué [mon] potentiel. [En suivant] son conseil, j’ai commencé un cours récréatif de danse. Je suis rapidement tombée en amour. »

C’est au studio Innova Danse, à Saint-Basile-le-Grand, qu’elle commence plus sérieusement à pratiquer cet art. « Lorsque j’ai su que je pourrais en faire ma carrière un jour, c’est devenu clair pour moi : j’allais devenir une artiste. » Elle commence par expérimenter avec différents styles de danse comme le jazz, le contemporain, le lyrique et l’acrodanse avant de réaliser son attirance pour le ballet. « Le ballet, c’est la base de tout. C’est ce qui allait m’amener à un autre niveau, ce qui ferait en sorte que je me démarquerais. J’ai décidé de me concentrer sur ce style. C’est quelque chose de très précis, mais en même temps, c’est de trouver une liberté dans cette précision-là que je trouve vraiment intéressant. »

Entre la danse et les études

À l’âge de 12 ans, elle commence sa formation professionnelle à l’École supérieure de ballet du Québec, institut de renom affilié aux Grands Ballets canadiens. « Mon plus grand rêve, ce serait de faire partie d’une compagnie et de voyager à travers le monde pour danser », déclare Sophie. Déterminée à faire de ses ambitions une réalité, elle investit entre 23 et 29 heures par semaine au perfectionnement de son art. 

La conciliation entre la danse et les études n’embête pas vraiment la ballerine, qui arrive à trouver la motivation dans les objectifs qu’elle se fixe à court et long termes. « Ça m’a beaucoup soulagée quand je suis arrivée, parce que je croyais que ça serait beaucoup plus difficile. C’est certain que ça reste exigeant. J’ai un horaire chargé, faut être disciplinée. » Elle mentionne que son programme Danse-études au pensionnat du Saint-Nom-de-Marie l’accommode bien : « Les enseignants sont flexibles et m’aident beaucoup. Ils sont très compréhensifs. »