Solstice : exposition extérieure de photos animalières

Jusqu’au 29 janvier 2024, la faune hivernale québécoise s’installe dans quelques parcs de la ville de Chambly à l’occasion de l’exposition extérieure Solstice, de l’artiste Jean-Simon Bégin. 

Depuis le 25 septembre dernier, les parcs de Fréhel, des Ateliers et des Patriotes, ainsi que le sentier polyvalent entre les boulevards Fréchette et Franquet, exposent la collection Solstice, du photographe animalier Jean-Simon Bégin.  

C’est en juin 2022 que ces lieux ont été choisis par la Ville de Chambly pour accueillir une diversité d’expositions. « On s’étale jusqu’au parc des Patriotes et jusqu’au sentier polyvalent afin de faire voyager l’art plus largement sur le territoire », nous mentionne Lisa Collard, technicienne en loisirs de la Ville. 

La collection de l’artiste de Québec est choisie pour « la qualité et la diversité de sa série de photos », nous explique Mme Collard. L’originalité de l’exposition est aussi soulevée par la technicienne en loisirs : « On essaie de se promener dans les thèmes pour proposer des choses différentes d’une exposition à l’autre. »

Un monde à découvrir 

L’artiste de Québec nous exprime son désir « d’amener la nature et la faune près des gens » tout en les sensibilisant à la réalité souvent ignorée de la faune hivernale québécoise. « On parle souvent du solstice d’été, mais moi, je voulais vraiment aborder le solstice d’hiver. Je voulais montrer toute la variété de ce que l’on peut croiser comme faune au Québec pendant cette période, où il y a le moins d’ensoleillement, [et] l’immortaliser en photos », explique M. Bégin.

Le photographe animalier nous parle de ses nombreux voyages à travers le Québec, notamment au Nunavik, qui ont rendu possible cette exposition. « Chaque photo de cette expo-là [a son] histoire, son voyage. Ce sont toutes des images qui ont été assez difficiles à capter. On a une faune discrète au Québec, mais elle est aussi belle que partout ailleurs dans le monde. C’est juste que parfois, il faut se donner beaucoup plus de misère pour essayer de la photographier », témoigne M. Bégin. C’est au fil d’un peu plus de huit ans que s’est construite la collection Solstice regroupant 40 photos.

L’artiste poursuit en nous exprimant l’importance de réduire l’ignorance qu’il remarque par rapport au nord du Québec. « C’est un endroit mythique pour beaucoup de gens, comme si c’était un autre pays. Pourtant, c’est au Québec. Ce sont deux grands mondes séparés, il y a beaucoup de travail à faire pour les réconcilier, mais par la faune, au moins, je suis capable de montrer aux gens que l’on a encore plus de richesses importantes à préserver. L’idée, ce n’est pas de s’approprier ces richesses-là, mais plutôt de développer un sentiment d’appartenance et de fierté. »

Accessibilité

L’initiative d’expositions extérieures prend forme en 2013 à Chambly pour les périodes estivales. Neuf ans plus tard, de nouvelles structures couvrant plus de territoire sont installées pour recevoir les expositions.

Le souci de se munir d’une offre culturelle plus accessible est mentionné par la Ville. « Les citoyens peuvent maintenant avoir accès à de l’art gratuitement tout au long de l’année », souligne Mme Collard. « C’est vraiment important, l’aspect que ce soit une exposition gratuite pour les citoyens », commente M. Bégin. « Il y a une mission sociale derrière ça. »

Le photographe poursuit son témoignage : « Ce que j’ai remarqué dans les commentaires, c’est [la diversité] de gens [que l’on retrouve] dans les parcs urbains. Des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite. Ces gens sont vraiment heureux de voir ce genre d’exposition. Ils n’ont pas la chance de voir ces animaux-là en personne. Ça permet de rendre accessible l’univers de la faune québécoise à des gens qui sont un peu plus restreints dans leurs déplacements [à l’extérieur des villes]. »

Curiosité grandissante

L’artiste conclut en nous exprimant que son exposition aspire à assouvir la nouvelle soif d’apprendre sur le sujet qu’il constate chez les Québécois. « Le public québécois s’est épris d’un engouement que je ne voyais pas avant envers la nature et les animaux du Québec. Ça s’est mis à intéresser les gens de manière exponentielle, depuis quatre ans, je dirais, avec une croissance très marquée à cause de la COVID. [Le tourisme intérieur] les a forcés à voir la beauté autour d’eux. »

M. Bégin souhaite conscientiser le public de la province aux avantages de s’intéresser à la faune québécoise. « Avec les médias sociaux, c’est comme le principe du gazon qui est plus vert chez le voisin », remarque-t-il. « On n’a rien à envier aux autres pays. Il faut être fier de ce qu’il y a ici et profiter de la proximité que l’on a [avec la nature]. »