Se dépasser grâce à la danse

L’Académie Danza de Chambly se classe depuis deux ans dans le top cinq des meilleures écoles de danse au Québec et en Ontario. Qu’est-ce qui fait son succès ? Le Journal de Chambly a visité les lieux et s’est entretenu avec sa fondatrice et directrice, Cynthia Normandin.
L’école se trouve au deuxième étage d’un bâtiment commercial sur l’avenue de Salaberry. En entrant, se trouve la salle d’attente avec des chaises hautes qui permettent aux parents de voir leurs enfants pendant leur cours. Au bout du petit couloir, trois studios avec de grands miroirs et des tapis de danse.
Cynthia Normandin, directrice et fondatrice de l’Académie, travaille de façon acharnée depuis 22 ans pour transmettre sa passion de la danse et aider ses élèves et son personnel à être bien dans leur corps grâce à cet art.
« J’ai commencé à danser tard pour quelqu’un qui fait ça dans la vie. J’avais neuf ans, mes parents venaient de se séparer et ma mère cherchait quelque chose pour m’aider. J’étais très, très, très timide et j’ai eu de la misère à faire ma place, mais mon professeur a senti que je m’accrochais. À 14 ans, il m’a proposé de l’assister et c’est à ce moment-là que j’ai eu la piqûre de l’enseignement », raconte-t-elle.
Un an plus tard, elle a mis en place des cours de danse parascolaires sur l’heure du midi à son école secondaire.

« Quand j’ai commencé à enseigner la danse, c’est parce que je voulais toucher les gens ! Moi, ç’a changé ma vie ! »
– Cynthia Normandin

Sa passion l’a menée vers l’Université de Montréal où elle a complété deux ans sur trois du baccalauréat d’enseignement de la danse.
C’est pendant ses études qu’elle a ouvert son école de danse dans le même bureau qu’un ancien employeur qui lui avait demandé si elle voulait partager les coûts de location.
« J’ai ouvert [mon école] alors que j’étais encore à l’université et je travaillais comme gérante d’une boutique puisque j’habitais dans un appartement. C’est sûr que quand j’ai commencé, j’avais 30 élèves alors j’enseignais deux soirs par semaine et le samedi matin. Ça me permettait d’arriver à tout faire », relate Mme Normandin.
Son école a connu un succès important et les inscriptions ont doublé rapidement. Sa bonne amie lui a donné un coup de main en donnant quelques cours, mais elle a dû mettre les bouchées doubles pour s’assurer que tous les aspects de son entreprise se portaient bien.
« Ç’a quand même été plus dur sur le plan financier. Je n’avais aucun cours en administration, je suis une artiste, détaille Cynthia Normandin. Ma mère, qui avait une formation en comptabilité, m’a aidée. Je me suis trouvé une façon de travailler et avec le temps, j’ai pu engager du personnel et l’Académie a grandi. Ç’a quand même pris cinq ans, par exemple, avant que je me fasse un chèque, mais j’ai une équipe super qui m’accompagne dans mes visions et valeurs et qui aime les élèves. »
À présent, l’école emploie 12 professeurs et offre des cours récréatifs et des cours avancés pour les gens qui souhaitent compétitionner.

Dépassement

Pour la fondatrice de l’école, il est primordial que chaque élève se dépasse tout en évoluant à son rythme. « J’ai des danseurs qui ont commencé à danser ici quand ils avaient environ trois ans et là, ils sont rendus avancés, ils sont professeurs. Il faut que je puisse les motiver, les faire avancer, fait remarquer Mme Normandin. Quand j’ai commencé à enseigner la danse, c’est parce que je voulais toucher les gens ! Moi, ç’a changé ma vie ! J’ai eu une adolescence très difficile et si je n’avais pas eu la danse, je ne sais pas ce qui serait arrivé. »
Cette notion de dépassement ne s’applique pas qu’à ses élèves et à son personnel. Elle suit de près les nouvelles tendances et s’assure que sa formation en danse est au parfum des dernières modes.
« Je veux, au moins, amener un peu de positif dans la vie des autres. Je crois avoir réussi, car j’ai vu grandir des élèves, qui sont rendus à l’université et qui travaillent, mais ça leur tient tellement à cœur qu’ils réussissent à trouver du temps pour continuer à danser à l’Académie », témoigne-t-elle.
Un des outils de dépassement est le grand spectacle de fin d’année. « Je commence à préparer le prochain spectacle de fin d’année avant même d’avoir terminé celui de l’année en cours. C’est beaucoup de paperasse, de recherche musicale à faire, mais quand je vois le visage des danseurs après la performance, ça vaut le coup ! Le public apprécie aussi, car on leur présente plusieurs styles de danse. Ceux qui aiment moins un genre pourront toujours apprécier les autres chorégraphies. »