Représailles, une comédie sur le mensonge

Le Théâtre de Rougemont présente cet été Représailles, une pièce sur les relations en couple, signée par Éric Assous et adaptée par Michel Tremblay.
Le soir du mariage de sa fille, Francis, interprété par Raymond Bouchard, vit de gros malaises en raison de ses liaisons extraconjugales découvertes par sa conjointe Rose. La crainte d’un divorce et de se voir dépossédé pousse Francis à renouveler son amour pour Rose dans l’espoir de continuer à vivre avec elle en harmonie. Erreur ! Rose découvre le mensonge et entame les représailles.
« En lisant la pièce, j’ai beaucoup ri, ce qui est assez rare de rire à la lecture », raconte Raymond Bouchard, le comédien qui campe le premier rôle.
Représailles, créée en France par Éric Assous, a pris une saveur locale avec la plume de Michel Tremblay, ce qui lui donne une qualité, observe Raymond Bouchard. « C’est un boulevard classique très drôle qui a marché très fort au théâtre d’été à Kingsey Falls. » Le comédien ajoute que la pièce a eu beaucoup de succès à Paris où elle a pris l’affiche pendant un an. Michel Sardou y tenait alors le rôle principal.
« J’ai eu le grand plaisir de voir cette pièce il y a trois ans à Paris, relate pour sa part Jean-Bernard Hébert, comédien faisant partie de la distribution, mais qui est aussi directeur artistique et producteur qui a monté la pièce L’esprit de famille de l’auteur français.
Aux yeux de Jean-Bernard Hébert, Éric Assous demeure « un auteur absolument extraordinaire qui ne fait pas des comédies banales, cheaps, simples, mais vraiment brillantes avec une vision sur le couple, sur les rapports humains et sur la société contemporaine ».
Une carrière de 55 ans
Le milieu du théâtre, du cinéma et de la télévision connaît bien Raymond Bouchard qui depuis 1971 a traversé plusieurs scènes, au moins une cinquantaine. Il est diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1970. Une carrière de 55 ans ponctuée par plusieurs prix. Il est dans la peau de Germain Lesage, « la fripouille sympathique » du populaire long métrage La Grande séduction. Un rôle qui lui a valu une nomination pour le Jutra du meilleur acteur en 2004. En 1990, il décroche le Prix Gémeau du premier rôle masculin (dramatique), ainsi que d’autres récompenses.
Le comédien s’estime chanceux d’avoir eu une « très grosse carrière avec des rôles importants au cinéma comme au théâtre de Montréal ». Après avoir joué pendant un an au Théâtre du Trident à Québec, il retourne à Montréal où en 1974, il mentionne que sa carrière prend de l’élan.

« En lisant la pièce, j’ai beaucoup ri, ce qui est assez rare de rire à la lecture. » – Raymond Bouchard

L’homme âgé de 73 ans veut aujourd’hui prendre son temps. « Cette année, je prends ça cool; j’ai 73 ans et j’ai décidé de prendre beaucoup de temps pour vivre; je choisis ce que je veux faire », dit avec franchise le comédien en faisant allusion aux propositions que le milieu de la production peut lui faire.
Le comédien souligne, à juste titre, qu’un acteur est toujours appelé à « s’adapter à chaque métier ». Il dit affectionner plutôt la scène théâtrale même s’il la trouve parfois difficile. « Au cinéma et à la télévision, ce sont des reprises de deux minutes environ durant lesquelles il faut réagir rapidement. » En revanche, poursuit-il, « le plus difficile au théâtre, on répète pendant deux mois et on travaille aussi le texte chez soi. Sur la scène, on est en chair et en os devant les gens; si on se trompe, il faut se débrouiller ».
Jean-Bernard Hébert qui a derrière lui une expérience de 33 ans dans le milieu est un ami de longue date de Raymond Bouchard. « Le voir jouer en soi, c’est une école; il est vraiment exceptionnel », note celui qui est comédien ayant partagé la scène avec lui dans la pièce Les 12 hommes en colère.
La comédie Représailles sera présentée du 30 juin au 11 août au Théâtre de Rougemont. Informations et réservations :  450 469-1006. Sans frais : 1-888-666-3006.