Quatre nominations pour Pierre-Luc Pomerleau au Gala Les Olivier
L’humoriste chamblyen Pierre-Luc Pomerleau vit une première alors qu’il se retrouve en nomination à quatre reprises lors du prochain Gala Les Olivier, notamment dans la catégorie Spectacle de l’année.
Son spectacle Moqueur polyglotte a rapporté ses dividendes. Metteur en scène de l’année, Spectacle d’humour de l’année et Auteur de l’année/spectacle d’humour, conjointement avec François De Grandpré et Stéphane Gouin, sont trois volets parmi lesquels se classe le finaliste.
S’ajoute Marc-André Alie, à titre de concepteur visuel du spectacle, en guise de quatrième sélection.
« J’accueille ça avec beaucoup de bonheur et de surprise, aussi », émet d’emblée l’artiste représenté par la bannière chamblyenne Productions Tram. C’est la toute première fois qu’il s’inscrit à ces différentes catégories. Davantage familier avec les catégories touchant les capsules Web ou les chroniques radiophoniques, il a saisi l’occasion pour diversifier et élargir le territoire, grâce à Moqueur polyglotte.
Quand il parle de « surprise », Pierre-Luc Pomerleau fait notamment référence à sa sélection au sein des spectacles de l’année. « Pour moi, c’est le plus gros. Mais la compétition est relevée par mes collègues humoristes », estime-t-il.
Conception visuelle
Bien qu’elle soit reliée plus indirectement à lui, Pierre-Luc Pomerleau considère la nomination de Marc-André Alie, qui signe la conception visuelle de la représentation. « Je suis pas mal le seul qui trimballe un mur LED de 7 000 livres », met-il en images.
Il souligne se démarquer en raison du visuel l’accompagnant. Ce n’était toutefois pas l’objectif initial. « Ça devait servir pour un ou deux numéros. On a décidé de l’exploiter tout le long », remet en contexte l’homme de 40 ans.
Un imitateur polyglotte
Après une centaine de représentations, Pierre-Luc Pomerleau décrit son œuvre comme étant « rodée tight et efficace ». Il avance ne pas s’égarer dans de longues anecdotes, bien qu’il respecte l’exercice en soi.
L’un de ses talents est sans aucun doute sa capacité à imiter et à reproduire plusieurs de ses homologues de la confrérie humoristique. Il en pousse d’ailleurs quelques-uns dans le cadre de son spectacle. François Bellefeuille, Louis-José Houde, Simon Leblanc, Jérémy Demay, Sugar Sammy, Mike Ward et Les Denis Drolet font partie du lot. Ce dernier duo représente un défi, note-t-il.
Le choix du nom de Moqueur polyglotte n’est pas étranger à cette aptitude. Il a été influencé en partie par son ami Jo Cormier, humoriste qui se trouve à être un fervent consommateur de documentaires animaliers. D’ailleurs, le nom du spectacle Animal, de Jo Cormier, nous met la puce à l’oreille en ce sens.
« Il m’a dit «J’ai vu de quoi, hier, sur le moqueur polyglotte. C’est un petit oiseau qui imite les autres oiseaux. C’est toi, ça!». Je suis parti à rire. J’ai gardé ça en tête. C’est dur de trouver un titre qui fait du sens », juge M. Pomerleau.
S’il est conscient de sa capacité d’imitation, il s’en garde un droit de réserve. Il en saupoudre les extraits « pour ne pas se brûler et que ça devienne gossant pour tout le monde ».
« Je ne sais pas quand est-ce que tu sors de la relève. Je t’avouerais que je suis un petit peu tanné. » – Pierre-Luc Pomerleau
Saveur du mois
L’artiste d’origine magogoise a lancé cette citation au Journal de Montréal : « C’est le fun d’être considéré par ses pairs. Ce n’est pas que j’ai toujours été dans l’ombre, mais je n’ai jamais senti que j’étais la saveur du mois. Je ne le serai probablement jamais. Mais là, ça donne l’impression que tu fais plus partie de la gang. »
Où se situe Pierre-Luc Pomerleau, sorti de l’École nationale de l’humour en 2010, dans la grande map de l’humour au Québec? « Encore un journaliste sur trois me dit «Toi, t’es de la relève». Je ne sais pas quand est-ce que tu sors de la relève. Je t’avouerais que je suis un petit peu tanné », admet-il. Il relativise en disant que Stéphane Fallu, autre humoriste de Chambly, lui confie être encore parfois qualifié d’humoriste de la relève.
Sortir de la relève
Si jamais il gagnait un trophée au Gala Les OIivier, l’humoriste assure qu’il fera allusion, dans son discours de vainqueur, à cet aspect « pas clarifié » de ce qu’est cette longue relève en humour. « Si je gagne, est-ce que ce trophée-là va me sortir de la relève? Je ne le sais pas », avoue M. Pomerleau.
Quoi qu’il en soit, relève ou pas, avec les nominations au gala ainsi que son spectacle qui va bon train, l’oiseau polyglotte a forgé son nid dans cette jungle où cohabitent des espèces aux pelages, aux toisons et aux plumages divers.
Animé par Cathy Gauthier et Ève Côté, le 25e Gala Les Olivier, édition 2024, sera présenté au Studio-Cabaret de l’Espace Saint-Denis le 24 mars à 20 h.