Podcast punk

La baladodiffusion, communément nommée podcast, est un véhicule de communication qui prend de l’ampleur à la vitesse grand V. Du bruit à mes oreilles, animé par le Chamblyen Alexandre Philipps, en est un qui tente de faire sa place parmi le lot.

Également à la barre du podcast le Bootleg Podcast Show, accompagné de Jean-François Girard, un Mathiassois, le Chamblyen de 27 ans a lancé Du bruit à mes oreilles en janvier 2018, aux côtés de son comparse Jacob Garry, aussi Chamblyen.

« On fait de la critique musicale d’albums, on fait des entrevues avec des artistes locaux et on fait des efforts afin de faire découvrir la scène locale aux auditeurs. Chaque semaine, on a la découverte de la semaine d’un groupe d’ici », décrit le jeune homme qui, malgré son ouverture sur la musique de partout, pousse aux oreilles des auditeurs beaucoup d’artistes issus de la Belle Province.

Invités notables

En deux ans d’existence, plusieurs invités ont défilé au micro des Chamblyens. Mononc Serge, un des gros noms de la scène underground, leur a fait honneur de sa présence; Maxime Gervais, du groupe d’humour Les Pic-Bois, est venu parler de son projet musical électro-rock-pop; Hugo Mudie, chanteur du groupe The Sainte Catherines, fait partie des belles prises d’Alexandre Phillips. The Sainte Catherines fait partie des groupes signés par l’illustre maison de disques franciscaine Fat Wreck Chords appartenant à Fat Mike, une des plus grandes icônes de la scène punk internationale. Noé Talbot, lui-même Chamblyen, a aussi, antérieurement, fait partie de la liste. Celui-ci est d’ailleurs de la programmation à nouveau pour venir parler de son projet rap, style qu’on lui connaît peu.

Style musical différent

La radio populaire suggère des chansons qu’elle passe en boucle, implantant des ritournelles que son auditoire fredonne par la suite, naturellement. C’est un tout autre registre, fourmillant d’adeptes, que la baladodiffusion de M. Philipps propose.

« On est des amateurs de musique plus underground qui est principalement dans le punk, mais on fait aussi un peu de rap et de musique commerciale. On essaie quand même de tirer un peu partout. Le punk rock a été très présent dans les années 2000. Il y a eu une petite baisse par la suite, mais je dirais qu’aujourd’hui, la scène redevient forte, incluant le Québec avec plusieurs groupes émergents. Il y a de beaux festivals aidant la scène tels que le Red Bridge Fest à Pont-Rouge, ou le Rock La Cauze à Victoriaville. La tendance est un peu plus pop-punk », met de l’avant Alexandre Phillips.

Manger de la musique

Partager de la musique et en faire la critique signifient inévitablement des connaissances accrues.

« J’écoute de la musique à longueur de journée. Je peux même jumeler cet aspect à ma vie professionnelle. Étant chauffeur d’autobus scolaire, ça me permet d’en écouter. Je dois écouter l’équivalent de quatre à cinq heures de musique par jour. Je m’en gave », exprime le critique musical, qui n’est pas insensible aux mélodies des groupes Slipknot et Bérurier noir, ce dernier étant réputé pour ses critiques sociales.

Groupe mal-aimé

Critiquer de la musique, c’est aussi devoir en écouter qui ne tombe pas dans notre palette de couleurs auditives.

« C’est un exercice qu’on aime faire aussi, mon collègue et moi. On essaie de se trouver mutuellement des groupes que l’on n’aime pas. Ça mène vers des discussions plus riches permettant qu’on se relance. C’est important d’en écouter aussi quand on fait de la critique, pour être impartial.

À titre d’exemple, Metallica, je sais que c’est un groupe qui est populaire, mais j’ai vraiment beaucoup de misère avec ce groupe. Tous les invités qui ont suivi la fois où je les ai critiqués ont parlé de Metallica comme étant une de leur grosse influence. Ça crée de drôles d’ambiances, disons », complète avec le sourire M. Phillips.

Les podcasts durent de 45 à 90 minutes et sont tournés à même un studio qu’Alexandre Phillips a confectionné à son domicile. Les épisodes sont diffusés hebdomadairement.