François Maranda

Personnalités multiples

François Maranda, l’imitateur à la voix modulable, présentera son spectacle Personnalités multiples au Délires et Délices de Chambly le 14 juillet prochain. L’humoriste s’exprime sur ce talent rare qu’il communique avec le public.

Il enseigne l’art dramatique à l’occasion dans des écoles de la Rive-Nord. C’est lors d’une pause que l’imitateur s’est adressé au journal.

L’homme aux multiples voix proposera à Chambly une formule intimiste devant public. Assemblage de ses personnages, fragments de stand-up ainsi qu’une dose d’improvisation est ce que François Maranda inscrit au menu. « M’emparer de la place » résume celui qui est habitué à animer des corpos et à s’adapter afin d’interagir avec un public en mesurant le pouls de celui-ci dans le moment présent. 

Au tout début

Les premières imitations de François Maranda remontent à sa tendre enfance. Ses parents sont assis dans le « Chesterfield orange » et regarde l’émission Le temps d’une paix, le rendez-vous hebdomadaire. C’est là qu’il s’amuse à reproduire la voix de Mémère Bouchard. « Mes parents trouvaient ça drôle. Dans les partys de famille, ils me disaient »Fais-nous Mémère Bouchard » », rappelle l’humoriste.

Plus tard, au secondaire, il imite ses camarades ou le directeur de l’école. Au cégep, les imitations se poursuivent. Il monte à l’époque un « espèce de show » avec Jeff Boudreault, comédien chamblyen, un duo nommé Les Colons. Puis, un peu avant le début du nouveau millénaire, il entame sa carrière radiophonique à Énergie, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. C’est là qu’il établit ses repères d’ordre d’imitation, roulant sa bosse ensuite dans diverses émissions de télévision et de radio.

Un réflexe naturel

L’imitation de voix devient un réflexe naturel, une seconde nature. « Dans l’auto, j’écoute un intervenant à la radio et, quand il y a une caractéristique dans sa voix qui me fait sourire, je me mets à la répéter », expose François Maranda. Il suffit que la personne soit moindrement connue afin que le public ait une forme de référence et un personnage peut naître ainsi.

Pour qu’une imitation fonctionne, François Maranda se base sur trois ingrédients : une couleur de voix intéressante, un personnage intéressant en ce sens qu’il « donne du jus à écrire du contenu » et il faut trouver le « running ». Il explique le running par la ligne que répète souvent le personnage, la phrase crochet, à laquelle s’attache le public. « Quand tu trouves ces trois principes, t’es toujours proche du coup de circuit », identifie l’expert en la matière.

De nombreux personnages

Il est possible d’entendre François Maranda sur les ondes de BPM Sports, à l’émission Les Weekends Sportifs de Paul Houde. C’est Paul Houde qui a insisté auprès de sa productrice, Catherine Huet, pour que François Maranda se joigne à l’équipe.

Là, il y incarne de nombreuses personnalités publiques en faisant du pouce sur l’actualité sportive. Réjean Tremblay, Yvon Michel, Yves Corbeil, Danny Maciocia, Paul Larocque, Ron Fournier, Bob Hartley, Jean Leloup, Yvan Ponton le commentateur de tennis, Yvan Ponton à titre du personnage Jacques Mercier de Lance et compte, font partie du feu roulant de personnages que sert l’humoriste à l’émission de Paul Houde.

Dans son baluchon d’individus, c’est une soixantaine de personnages que trimballe avec lui l’imitateur. Fait rare dans le créneau d’imitateur, c’est François Maranda qui signe ses textes.

Parmi les derniers personnages créés par l’artiste, on compte Mathieu Bock-Côté, notamment connu pour sa façon singulière de s’exprimer. 

Plus difficile

François Maranda le confie, il éprouve davantage de difficulté à imiter des humoristes ou des « voix jeunes ». Son dada, ce sont des gens de nouvelles et des politiciens. Issu du journalisme, il se nourrit d’actualité. « J’aime le code journalistique, la dégaine des nouvelles, les tournures de phrase et la manière de prononcer les choses », résume-t-il en terminant.

La microbrasserie Délires et Délices a lancé sa programmation des mois à venir. Plus de 60 spectacles seront présentés d’ici le 1er septembre. Musique, humour, improvisation et exposition sont mis à l’honneur.