Lilou Roy-Lanouette, un rôle principal dans Jouliks dès ses débuts

Lilou Roy-Lanouette, 9 ans, a amorcé sa carrière d’actrice avec rien d’autre que le rôle principal dans le film réalisé par Mariloup Wolfe, Jouliks, sorti en salle le 1er novembre.

La résidante de Chambly avait 7 ans quand elle s’est mise dans la peau de Yanna, une petite fille de 7 ans aussi qui mène, avec ses parents Zak et Verra, une vie libre et sans convenance jusqu’à ce que ses grands-parents débarquent chez eux. Il s’agissait de la première expérience devant la caméra pour la fillette, qui assure également la narration du film produit par Téléfiction.

Lilou a été choisie parmi plus de 230 candidates en audition. Mariloup Wolfe l’a décrite en entrevue à Radio-Canada comme ayant un talent brut. « Elle livre une performance très vraie et authentique, a-t-elle dit. À 7 ans, ça prend un talent brut. La comédienne a beaucoup du personnage, le côté libre, enfant sauvage et tomboy. Elle était dans le moment présent et comprenait ce qu’elle avait à faire. »

La Chamblyenne est tombée dans ce milieu par hasard. Sa mère, Mélina Roy, raconte que tout a commencé chez une photographe qui a pris des clichés de famille. « Elle m’a dit que Lilou avait une belle personnalité pour faire ça. On est donc allés voir une agence. Elle a ensuite passé l’audition et a fait bonne impression », relate-t-elle.

Belles expériences

La fillette a bien aimé cette première aventure de tournage. « J’ai aimé ça avec l’équipe. C’était comme une grosse famille. Ça m’a permis de faire de nouvelles choses et d’expérimenter des choses que je n’aurais pas pensé », affirme Lilou.

Sa mère renchérit en indiquant que sa fille a appris à pêcher comme à l’époque. Elle s’est aussi promenée dans les rues de Chambly avec un vieux vélo afin de bien le maîtriser. Le film se déroule dans les années 70. Elle a aussi couru dans le bois, suivie d’un caméraman sur un quatre-roues.

« C’est un milieu sérieux avec beaucoup de pression. Il faut s’organiser pour qu’elle aime ça », souligne Mme Roy.

Lilou indique s’être amusée avec la réalisatrice. « Mariloup est sérieuse quand c’est le temps du travail, mais quand il y avait des pauses, on faisait des courses. Elle ne court pas vite! Je ralentissais et je gagnais toujours », dit-elle fièrement.

« C’est un gros drame lourd qu’elle porte sur ses épaules. » – Mélina Roy

Un film qui dérange

La fillette a écouté plusieurs fois le film. « J’ai beaucoup aimé. C’est un beau film », soutient-elle.

« C’est un gros drame lourd qu’elle porte sur ses épaules. Quand on rencontrait les gens après (la diffusion), ils étaient bouleversés et chamboulés. C’est un film qui dérange », ajoute Mme Roy.

Le film a par ailleurs fait l’objet d’une controverse auprès de représentants de la communauté rom. Ceux-ci estiment que le film comporte certains clichés et stéréotypes de leur culture. De plus, Jouliks signifie voleur ou voyou en russe. Un terme péjoratif, selon eux.

Mme Roy explique que Mariloup Wolfe, réalisatrice, Marie-Christine Lê-Huu, scénariste, et Annie Blais, productrice, ont rencontré des gens de cette communauté avant le tournage du film pour valider certaines informations. « Ils étaient très fermés. Les filles ont donc décidé de ne pas trop mettre l’accent sur ce peuple et de ne pas les nommer afin de ne pas les froisser », explique-t-elle.

Conciliation école-tournage

Le tournage du film s’est déroulé à l’été 2018, à Valleyfield. L’élève de quatrième année à l’école William Latter, à Chambly, n’a donc pas manqué de cours pour le tournage de Jouliks. Seule exception, lors de l’enregistrement de la narration en studio. « Elle a manqué un peu d’école. Elle a bien réussi à rattraper ce qu’elle avait manqué », indique sa mère.

Mme Roy précise que sa fille ne fait pas plusieurs auditions, puisque ça nécessite beaucoup d’implication sans pour autant qu’elle décroche un rôle.

Autres projets

Après son expérience dans Jouliks, la fillette a aussi participé au tournage de la série Transplant, avec Laurence Leboeuf, et dans un court métrage avec Emmanuel Bilodeau.

Selon les dires de sa mère, les réalisateurs avec lesquels Lilou a travaillé ont apprécié la jeune fille. « Elle comprenait bien les consignes et écoutait bien. Elle était capable d’être dans la bonne émotion », indique-t-elle.

Quand on demande à Lilou si elle souhaite devenir actrice plus tard, la petite répond du tac au tac : « Je suis ben trop jeune encore! »