L’auteure a taillé sa place dans la littérature jeunesse
Brigitte Marleau vient de publier son 50e livre en carrière, dont le 25e d’une même collection. La passion mène cette auteure de Richelieu dans ce monde difficile de la littérature.
En 14 ans d’écriture, elle a vécu des hauts et des bas, comme la majorité des auteurs. « Des écrivains arrêtent d’écrire parce que c’est difficile. Tu travailles fort pour pas grand-chose. Quand un livre sort, personne ne le sait si tu ne fais pas ta promotion. Ce n’est pas bien payé. Je fais les dessins et l’écriture de mes livres et je reçois 10 % des ventes. Un livre vendu à 9 $, je fais 0,90 $. Il faut en vendre beaucoup pour vivre de ça », dit-elle humblement.
La diversité des sujets de ses romans lui a permis de « survivre » et la passion, de « persister dans le milieu ». L’auteure souligne également vendre beaucoup en Europe et certains de ses livres sont aussi traduits en espagnol.
Livres sur les différences
Elle a créé la collection Au cœur des différences, qui relate différentes problématiques et qui est principalement adressée aux enfants. Son dernier en titre porte sur l’homoparentalité, Mes deux mamans à moi. L’écrivaine précise que le livre aborde autant le principe de deux mères que celui impliquant deux pères.
Mme Marleau indique que ce sujet est de moins en moins tabou dans la société. L’étincelle pour écrire sur ce sujet a été une discussion avec sa petite-fille, qui lui a demandé si elle savait ce qu’était être transgenre. Ce sujet avait été discuté en classe.
« L’histoire se passe à la fête des Mères. Isaac a le droit de prendre deux cartes parce qu’il a deux mamans. Layla demande alors à l’enseignante comment on peut avoir un bébé avec deux mamans. La professeure réussit à trouver une explication », raconte-t-elle.
Son premier livre de cette collection était sur l’autisme. Sa fille en est atteinte. Elle avait remarqué que peu de livres parlaient des différences aux enfants.
« J’ai envoyé un premier texte. On m’a dit que c’était le fun, mais qu’il n’y avait pas de collection pour l’insérer. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de problème, que j’avais plein d’idées », affirme cette mère de quatre enfants.
Celle qui a fait des études en psychoéducation a abordé plusieurs sujets tels les allergies, le syndrome de Gilles de la Tourette, le bégaiement, l’épilepsie, pour ne nommer que ceux-là.
Pour écrire, elle a besoin d’avoir l’émotion et l’idée de départ sur le sujet. Ensuite, lorsque tout vient, elle valide les informations auprès de spécialistes et d’associations. « Ça m’aide à donner les bons conseils », dit-elle. Ses livres se retrouvent dans des salles d’attente d’hôpitaux et sont recommandés par des commissions scolaires et des associations. « Ça me valide que ça fonctionne », avoue-t-elle.
Pour ados
Parallèlement au livre sur l’homoparentalité, Mme Marleau a également écrit des livres pour les ados, Folies et chichis. Le tome 1 est sorti en mai, le deuxième en octobre et le prochain est prévu pour avril.
Cette série s’adresse aux jeunes de 12 ans et plus. « C’est le fun, j’aime explorer toutes sortes de choses », mentionne l’auteure. Folies et chichis raconte l’histoire de cinq filles qui terminent leur cinquième secondaire et qui se sont donné le défi de réaliser différents projets. Chacun des tomes relate le récit d’une des cinq ainsi qu’un projet. L’auteure souhaite se rendre à cinq tomes. Cela dépendra si les ventes sont au rendez-vous.
« Je trouve que ce sont de beaux livres avec des couleurs vives. À l’intérieur, on y retrouve des textos. Il y a aussi beaucoup de mots en anglais parce que les jeunes en utilisent. Je veux que les jeunes se reconnaissent », affirme la Richeloise.