L’ascension musicale de Cydemind

Troquer le chanteur pour un violoniste, c’est le choix audacieux qu’a fait le groupe de prog métal, Cydemind. Un pari risqué qui rapporte à la formation rive-sudoise, dont la musique traverse les frontières, de l’Asie à l’Amérique du Sud.
« Je ne vois pas ça comme si le chanteur était remplacé, je crois que le violon peut amener encore plus de liberté. Avec le violon, on est ouvert à tout, on ne composerait pas de la même façon avec un chanteur », estime le guitariste chamblyen, Kevin Paquet.
« Cydemind, c’est un groupe de musique progressive métal instrumentale, qui a le violon comme figure principale, qui guide les différentes ambiances », décrit le batteur, Alexandre Dagenais.
Dénudées de paroles, les pièces de Cydemind sont toutefois accompagnées de poèmes, écrits par le claviériste Camille Delage, qui est aussi enseignant de français. Chaque texte vise à refléter une image qui suit un fil conducteur que le groupe s’est donné pour lier toutes les pièces de l’album.
Sur leur plus récent album, Erosion, paru en mai dernier, le groupe trouve sa couleur. Pour en arriver à un consensus au sein des cinq membres du groupe, la discussion est nécessaire.
« C’est comme lorsqu’on part une entreprise, il faut se donner des directions sinon, on tourne en rond et on n’avance pas », image celui que ses comparses surnomment Dage, aussi cofondateur d’une compagnie de médias interactifs, La boîte interactive.
Grâce à son œil graphique, il assure aussi la conception des pochettes d’albums, des décors et du site web. Il s’agit selon lui de sa façon de redonner au groupe.

Composition

Dans le quintette, ce sont les deux Chamblyens Kevin Paquet et Olivier Allard qui écrivent la plupart des pièces. Ensemble, ils forment un duo improbable de compositeur; le violoniste Olivier en plein doctorat en interprétation classique à l’Université de Montréal, tandis que Kevin ne sait pas lire la musique.
« On ne se limite à rien, tant que ça sonne bien, indique Kevin. On se complète bien comme writers. »

« Je ne vois pas ça comme si le chanteur était remplacé, je crois que le violon peut amener encore plus de liberté. »
– Kevin Paquet

Les membres du groupe remarquent que des mélomanes de partout dans le monde les suivent, notamment en Asie et en Amérique du Sud.
« On joue de la musique précise, c’est tough jouer de la prog, il faut avoir un certain niveau et on ne peut pas se permettre de ne pas être prêts en studio, parce que c’est facile aujourd’hui de cibler ce qui ne va pas. On ne peut pas sortir de la piètre qualité », remarque le violoniste.

Historique

L’histoire musicale entre Alexandre Dagenais et Olivier Allard a commencé à Cégeps en spectacle. De fil en aiguille, Kevin s’est joint au noyau.
« Je connaissais Olivier par un ami d’enfance commun et je me souviens qu’à 12 ans, on s’envoyait des compositions par courriel », se remémorent ceux qui sont désormais colocataires.
En 2014, Cydemind sort son premier EP, Through Mists and Ages. Déçus de leur expérience avec leur producteur, ils décident d’explorer pour trouver un meilleur mariage.
En travaillant sur leur single What Remains, ils découvrent The Grid Studio, où ils enregistrent leur premier album.
Dans les prochains mois, le groupe souhaite multiplier les spectacles, tout en continuant de préparer le prochain album. « On veut prendre le temps de bien faire les choses pour rentrer dans la course », ajoute Olivier.
Bien qu’ils ne puissent pas encore vivre de leur musique, les cinq membres du groupe ont démarré une petite tournée, Proggy Nights in Canada, où ils prendront la route entre Montréal, Québec et Toronto, pour livrer des spectacles avec deux autres groupes.
« Il y a trois headlines sur chaque spectacle et un band organise le show dans sa ville », précise Dage.
Le prochain spectacle se déroulera au Piranha bar à Montréal, le 19 août.
Les billets seront disponibles à la porte.
Renseignements : cydemind.bandcamp.com
facebook.com/cydemind
cydemind@gmail.com