La musique du documentaire sur Polytechnique sur CD
L’an dernier, Viviane Audet a composé la musique du documentaire Polytechnique – ce qu’il reste du 6 décembre. Cette année, elle s’en est inspirée pour créer le disque compact Les filles montagnes.
« Avec la pandémie, j’avais du temps. Je me suis dit ‘’Pourquoi ne pas pousser plus loin ce projet?’’ J’ai pigé dans la musique que j’avais composée pour lui redonner une seconde vie », raconte la résidante de Richelieu.
Celle-ci a composé, l’an dernier, la musique seule avant même de voir le documentaire. Son conjoint, Robin-Joël Cool, avec qui elle compose habituellement, était avec elle et lui lisait la chronologie des événements pendant qu’elle s’exécutait au piano. « Ça a été magique. Au montage, ça a marché », a-t-elle mentionné lors de l’entrevue l’an dernier. Pour le documentaire, elle a composé et enregistré différentes pièces jouées au piano ou au Wurlitzer.
De l’ensemble des compositions, elle en a sélectionné afin de créer les onze morceaux qui composent l’album Les filles montagnes. C’est Mélanie Boulay qui en a dessiné la pochette.
« Avec la pandémie, j’avais du temps. Je me suis dit ‘’Pourquoi ne pas pousser plus loin ce projet?’’ » – Viviane Audet
Commémoration
Au départ, la compositrice prévoyait lancer son produit en octobre. Une discussion avec la dame qui s’occupe des mémoires de la tragédie de Polytechnique a fait changer le moment.
« Elle m’a dit que puisque le but est de mettre en avant ces filles et de sauvegarder leur mémoire, pourquoi ne pas le sortir plus près du 6 décembre? Je n’osais pas le faire et m’approprier ce moment », soutient Mme Audet. L’album est donc sorti le 27 novembre. Elle a ensuite présenté ses pièces lors du festival numérique le 3 décembre.
Quant au titre, l’auteure raconte y être allée de façon factuelle pour le trouver.
« Ce sont des filles, et la tragédie s’est déroulée au Mont-Royal, à la Polytechnique. Je suis allée avec quelque chose qui parle de où et de qui, Les filles montagnes. Et Mélanie m’a fait une belle pochette. J’aime que les filles soient plus grandes que la montagne », relate-t-elle.
Les pièces sont parfois plus sombres, parfois plus joyeuses selon le passage qu’elles représentent. « Il ne fallait pas tomber dans le piège d’aller dans quelque chose d’hyperdramatique. Il y a des parties plus dures, parce que l’on comprend la chronologie. Plus l’album avance, plus on sent l’espoir et la lumière », explique Mme Audet.
Les pièces centrales de l’album reprennent l’horreur, avec Le piège, Chandail rouge, Les ruines, Une brèche. Ensuite vient l’espoir avec la pièce Par où entre la lumière et Tu n’as pas tout pris. À l’écoute, on distingue la chronologie et la lumière.
Seule avec son piano
Le fait qu’elle a créé cet album seule avec son piano représente beaucoup à ses yeux.
« J’ai appris le piano alors que j’étais toute petite. J’avais 6 ans quand j’ai commencé. Ça fait 33 ans que j’en joue. J’ai un rapport important avec mon piano. Que ce soit juste moi et lui, ensemble, sur cet album, pour moi, c’est le début de quelque chose », affirme-t-elle.
Viviane Audet a par ailleurs présenté l’ensemble des compositions de l’album ainsi que d’autres pièces qu’elle avait composées pour le cinéma et le théâtre lors du festival numérique.
« Je me suis fait plaisir. J’ai joué des pièces que j’avais envie de rejouer. On met beaucoup de temps à composer, mais on n’a pas souvent l’occasion de les
rejouer », souligne l’artiste.
Autres projets
Parallèlement à ce CD, la Richeloise ne chôme pas. En plus d’avoir donné naissance à son deuxième garçon au début de la pandémie, Viviane Audet planche sur différents projets, dont d’autres albums musicaux.
Celle qui est aussi chanteuse chemine en préproduction de son troisième album avec Alexis Martin. « Ça fait longtemps que je travaille sur ces chansons. Il est très instinctif. Il devrait sortir au printemps 2021 », avance-t-elle.
Avec son conjoint et deux autres membres, elle fait partie du groupe Mentana. Un autre CD est aussi dans les cartons. Robin-Joël Cool a profité de la pandémie pour créer les partitions de cet album. Un spectacle était également prévu au Centre communautaire de Richelieu. Pour le moment, en raison des conditions sanitaires, rien n’est décidé. De plus, le couple travaille de concert avec la Ville afin de donner une plus grande place à la culture. D’ailleurs, un spectacle en plein air, du style pique-nique musical, devait être présenté en octobre. À première vue n’a finalement pas eu lieu.
Ils ont aussi composé la musique de Lafortune en papier, qui rend hommage à Claude Lafortune, décédé récemment.