La Galerie de Miss Rey ouvre ses portes

Clea Reynolds a ouvert la Galerie de Miss Rey le 4 août dernier à Chambly en hommage à sa mère Jeannine Michaud.
L’émotion palpable dans la voix, la galeriste dit vouloir témoigner de sa grande affection pour sa mère « prise avec la dégénérescence maculaire ». Elle lui dédie une place permanente, soit un mur sur lequel d’ailleurs sont accrochées des œuvres peintes par sa mère avant de contracter la maladie qui affecte la rétine de son œil.
L’enseignante d’anglais dans un collège de La Prairie, mentionne aussi vouloir « maintenir vivant l’amour pour les beaux arts que ses parents lui ont inculqués lors des multiples visites dans des musées et des galeries. » Clea Reynolds ne cache pas, par ailleurs, sa volonté d’occuper ses prochains temps libres une fois retraitée.
Que faut-il avoir pour être une bonne galeriste ? « Une bonne vision de ce qu’on veut faire, souligne la dame de 56 ans, résidante de Saint-Hubert. Je veux faire véhiculer aux gens l’idée que les arts ont une place dans notre vie, dans nos maisons. »
La passionnée pour l’art a consenti à un important investissement tant pour aménager les lieux que pour s’installer dans un endroit prisé par les passants et les touristes. Elle se montre sûre qu’un marché pour l’art en peinture existe à Chambly. Sa galerie, sous toute réserve, serait la seule qui existe dans la ville.
Espace Passion
L’amour pour les beaux arts passe aux yeux de Clea Reynolds par leur promotion et pas à n’importe quel prix. « Je veux avoir une galerie d’une certaine hauteur », affirme-t-elle en précisant que parmi les cinq artistes peintres choisies figure en premier sa mère. « Elle avait beaucoup de talent. » La galeriste ajoute qu’elle trouvait difficile de choisir les œuvres de sa mère parmi les 1 500 peintes.
Le mauvais sort allait encore se pointer lorsqu’en 2001, on diagnostique à sa mère un cancer de côlon. Et c’est là où la Société canadienne du cancer lui offre alors des cours de thérapie par les arts. Des cours, note sa fille, qui ont contribué directement à la période de création avec aquarelle comme médium.
« Je veux faire véhiculer aux gens l’idée que les arts ont une place dans notre vie, dans nos maisons. » – Clea Reynolds
Afin d’honorer sa mère, Clea Reynold a réservé à l’entrée de la galerie une pièce intitulée « Passion » où l’on trouve des œuvres qui représentent un « caractère fantaisiste, des chemins qui sont un rapprochement avec la nature, les humains. Derrière chaque œuvre de Michaud, il y a une histoire ». Un vécu coloré avec un regard abstrait, un agencement de couleur qui ne laisse pas indifférent.
En compagnie de Jeannine Michaud, Clea Reynolds a opté pour France Malo, car cette artiste d’Otterburn Park a aussi « la passion pour le mouvement » pour ses différentes signatures reliées au cyclisme et au tennis. « Des peintures à l’acrylique, mais avec une application de polymère pour donner une deuxième et même une troisième dimension, ce qui se traduit par plus de lumière, plus de valeur dans le mouvement. »
Espaces de calme et de pureté
La rencontre avec France Malo s’inscrit, souligne la galeriste, dans sa volonté de s’entourer de « professionnels qui gagnent leur vie par l’art et qui ont aussi la passion pour l’art ».
Sarah Paré, de Richelieu, offre ses œuvres dans l’espace « Terre ». Elle fait partie aussi de ce groupe sélect de même que les artistes peintres, la Brossardoise Edith Auclair et Rebecca Lynn Bradshaw, une résidante d’Austin, au Texas.
« Sarah est plus dans l’abstrait avec un peu de figuratif. Elle travaille dans le mouvement et en même temps on voit l’équilibre. Elle aime travailler le contraste des couleurs. Maman disait en parlant des peintures de Sarah, se trouver comme dans une berceuse. »
La galeriste confie être tombée en amour avec le travail d’Edith Auclair. Elle lui a réservé l’espace « Pureté ». « C’est une collection d’œuvres peintes avec des coups de spatules en métal. Ses tableaux sont à redécouvrir sans cesse. »
Rebecca Lynn Bradshaw, à l’instar des autres créatrices, demeure « l’artiste (qui ) veut toujours nous amener quelque part ». L’Américaine se voit s’installer dans l’espace « Rencontres ». Elle a comme « sujet préféré l’être humain. Elle va véhiculer son propre état d’âme à travers ses personnages au nombre de 200-300 avec chacun un regard différent. »
La galerie devait organiser la fin de semaine un encan au cours duquel une œuvre de sa mère sera mise aux enchères aux profits de la Société canadienne du cancer.
La galerie est située au 1642, avenue Bourgogne. Le lieu est ouvert également pour des artistes qui veulent louer des espaces ou organiser des événements.