Il crée sa boîte de production
Comme la boîte de production pour laquelle Marc G. Carbonneau travaillait a fermé, en partie en raison de la pandémie, le Carignanois a décidé de se lancer en affaires.
Celui qui travaille dans le milieu visuel, comme réalisateur et producteur depuis 25 ans, a lancé au début juin son entreprise de production et marketing, L’Atelier 11. Elle sera davantage axée sur du contenu vidéo pour des commerces que sur la télévision. « Du contenu vidéo, c’est ce que j’aime faire. Que ce soit pour de la promo, de la télé ou de la pub, ça revient au même travail. Aujourd’hui, tout le monde veut du contenu vidéo », élabore-t-il.
L’homme travaillait comme producteur de contenu pour l’entreprise de Chantal Lacroix. Productions Kenya a cessé de fonctionner le 23 mai, pour diverses raisons, dont l’arrêt forcé dû à la crise sanitaire et l’annulation de plusieurs contrats cet été.
« J’ai pris une semaine d’arrêt et j’ai lancé ma compagnie », affirme M. Carbonneau.
Après seulement une semaine d’activités, il comptait déjà trois contrats. L’un d’eux était avec un restaurateur et un autre avec une école secondaire privée afin de créer une activité spéciale pour le bal de finissants.
Pour lui, la différence avec la production télévisuelle, c’est d’où vient l’argent. Dans ce cas-ci, plutôt que de venir des diffuseurs (chaîne de télévision), il proviendra d’entreprises. « La job est la même. Écrire un scénario, faire de belles images, raconter une histoire. Je ne sens pas que je fais un pas à gauche », affirme le Carignanois.
Se réinventer
Il souligne que dans son métier, depuis l’arrivée du numérique, tous doivent se réinventer. « L’arrivée du numérique a tout changé. En 2005, on produisait des émissions avec deux fois plus de budget que l’an passé », avance-t-il.
« Je veux être plus indépendant. Pour moi, la priorité n’est plus la télévision. » – Marc G Carbonneau
Le producteur précise que, pour lui, se réinventer actuellement consiste à lancer sa propre entreprise. « Je veux être plus indépendant. Pour moi, la priorité n’est plus la télévision. Si j’en ai, ce sera comme un coup de circuit », indique M. Carbonneau.
Il ajoute qu’il travaillera davantage sur des émissions qu’il a envie de faire, des magazines plus humains et moins des concepts de quiz. « Je continuerai ma mission de producteur tout en aidant. C’est ça que j’aime », relate-t-il.
Donner au suivant
Son créneau de prédilection est justement d’aider son prochain. Il a d’ailleurs été parmi les créateurs de l’émission Donner au suivant, animée par Chantal Lacroix, avec cette dernière.
« J’ai toujours été dans ce ton-là. On était en train de développer un concept d’émission de rénos pour aider les petits commerces », raconte-t-il.
Un des éléments déclencheurs a aussi été une discussion avec le propriétaire d’un petit restaurant à Chambly. « Je lui ai demandé comment ça allait et il m’a conté son histoire. Je lui ai proposé de faire une vidéo pour l’aider. Je veux que les commerces de mon environnement survivent. Je sais que ça doit être difficile », explique M. Carbonneau.
Aide gouvernementale
Le gouvernement a annoncé au début juin l’injection de sommes importantes, soit 400 millions de dollars, pour aider financièrement la culture. Cette aide a été décriée par plusieurs personnes du domaine.
De son côté, le producteur souligne que le geste du gouvernement est noble. Cependant, la façon dont l’argent est distribué n’aidera pas plus de gens dans ce domaine.
« L’argent investi a été donné aux mêmes institutions. Il n’ira pas directement aux producteurs. Si l’on n’a pas le go d’un diffuseur, on n’aura pas le financement », soulève-t-il en précisant que le sujet est délicat. Le producteur ajoute qu’un projet est payé principalement au moment de sa diffusion. L’équipe de production doit donc en assumer les frais avant.
« Le gouvernement a mis des infrastructures en place, pourquoi les changerait-il? Il a mis plus d’argent, c’est louable, mais ce n’est pas si tangible », conclut-il.