Guy Lafleur : un legs bien vivant

Steven Finn et Pierre Gince, coauteurs du livre Guy Lafleur et nous, ont procédé à une séance de dédicaces, la semaine dernière, au restaurant La Cochonne Rit de Chambly.

Steven Finn a joué deux saisons avec Guy Lafleur, au sein des défunts Nordiques de Québec. Né à Laval en 1966, Steven Finn a grandi en regardant le Démon blond. « Il est devenu le meilleur joueur au monde dans la Ligue nationale de hockey (LNH) quand j’avais environ 10 ans. Pour moi, c’était une idole », dévoile-t-il.

Puis, celui qu’il a idolâtré atterrit un jour dans son vestiaire, faisant partie du même alignement partant. « Les joueurs, on était comme des groupies. On lui demandait des photos et des autographes. Et Guy était un gars tellement simple, tellement humble, c’était malaisant pour lui », se souvient Steven Finn.

« Il fumait, il a bu, il a couru la galipote, mais il assumait tout ça. »
– Pierre Gince

50 témoignages

La sortie du livre coïncide avec la première année d’anniversaire du décès du légendaire hockeyeur de Thurso. Celui-ci propose 50 regards sur l’homme et l’athlète. « Le problème, pour Guy Lafleur, ce n’est pas de savoir si l’on en trouverait 50, c’est de savoir qui on ne prendra pas », met en perspective Pierre Gince.

Lesdits témoignages relatés proviennent de gens qui ont été « marquants du premier au dernier souffle » de Guy Lafleur. La mère de Guy Lafleur, Scotty Bowman, Joe Sakic, Lanny McDonald, Marcel Dionne, Chris Chelios, Claude Meunier, Ron Fournier et Mark Lafleur ne sont qu’un léger échantillon de l’impressionnante brochette rassemblée pour l’occasion. « Je te mets au défi de lire le chapitre de Mark Lafleur et de ne pas avoir les yeux pleins d’eau », avance Pierre Gince. Ce fils du hockeyeur a connu des moments houleux et ses démêlés avec la justice ont été révélés publiquement à quelques reprises.

La préface est écrite de la main de nulle autre que La Merveille, Wayne Gretzky. « Tu fais un livre sur le monde du hockey, tout le monde voudrait une préface de Wayne Gretzky, convient Steven Finn. Quand je l’ai appelé, il m’a dit : « Finner, anything for Flower », démontrant le rayonnement de Guy Lafleur.

Une histoire d’amour

« Généreux, authentique, proche du peuple, disponible et respectueux », sont des caractéristiques qui reviennent fréquemment quand il est question de Guy Lafleur. Il traitait « le gars de Zamboni, les soigneurs, les partisans » avec la même considération. « C’est pour ça que le peuple québécois est tombé en amour et qu’il est devenu une idole. Je ne pense pas que tu puisses être une idole juste par tes performances sur la patinoire. C’est une historie d’amour avec les Québécois, mais je te dirais partout à travers le Canada et même dans le reste de la LNH », précise le Finner, qui a notamment servi de réseau de contacts dans le projet.

Ils sont difficiles à trouver, ceux qui croient qu’il sera possible de revivre, un jour, cette relation magique entre Guy Lafleur et les partisans. « Une proximité comme ça, je suis convaincu que l’on ne reverra plus ça. Un Guy Lafleur, il n’y en a qu’un », énonce avec assurance l’ancien joueur des Nordiques. Il raconte « avec frissons », à titre d’exemple, le passage du livre avec le journaliste Bertrand Raymond. « Il nous a dit que Guy Lafleur, c’est le seul athlète à qui j’ai dit « Je t’aime ». »

« Il n’y en aura pas. C’est fini. Il n’y aura plus de funérailles nationales pour un joueur du Canadien de notre vivant », répond de façon convaincante Pierre Gince. Il compare le sourire et la passion de Cole Caufield à ceux de Guy, mais le parallèle s’arrête de façon radicale.

Un homme imparfait

Pierre Gince parle de « fierté » quand on lui évoque le nom de Guy Lafleur. « La fierté d’un homme imparfait », renchérit-il sans attendre. Il développe le sujet. « Il fumait, il a bu, il a couru la galipote, mais il assumait tout ça. Il bummait le soir et fermait le Thursday’s, mais le lendemain, il était le premier sur la patinoire », raconte-t-il.

M. Gince spécifie que Guy Lafleur a débuté ce ‘’ mode de vie ‘’ à partir d’un certain âge. « Il a été un pee-wee discipliné, un Rempart discipliné, un joueur du Canadien discipliné… jusqu’à 29 ans. Il a réalisé qu’il n’avait pas vécu. Il a décidé de vivre : champagne, cognac, les femmes, partouzes, etc. », énumère le coauteur.

Un succès

La réponse du public relativement au livre sorti au début du mois d’avril est forte. Le livre est déjà en réimpression. « Je suis vraiment touché de cette réaction », admet Pierre Gince. « Je suis encore sur un nuage », résume quant à lui sans détour Steven Finn, à l’issue du projet.

Le livre de Guy Lafleur est le quatrième de la série Et nous. Auparavant, Pierre Gince a coécrit Robert Bourassa et nous, René Lévesque et nous ainsi que Félix Leclerc et nous.