Famille unie vers l’ADISQ

Erik Caouette, un Césarois, et Sonny Caouette, un Sherbrookois, sont les membres du duo 2Frères. Pour une troisième année, les guitaristes, unis de musique et de lien de sang, sont en nomination au sein du prestigieux Gala de l’ADISQ, cette fois, dans les catégories Chanson de l’année et Groupe ou duo de l’année.

Ils ont gagné, en 2016, le Prix Félix de l’Album de l’année ainsi que le Prix Félix du Groupe de l’année. En 2018, le fraternel combo a récidivé, raflant une fois de plus le Prix Félix du Groupe de l’année. Cette fois, ce sont deux statuettes supplémentaires à l’effigie du poète de l’Île d’Orléans que les 2Frères tenteront d’ajouter afin de garnir le dessus de leur foyer. Le Journal de Chambly s’est entretenu avec Erik Caouette, l’aîné de la fratrie.

Comment avez-vous commencé à jouer ensemble? Parlez-moi de la portion avant que le projet ne prenne de l’ampleur?

Nous avons commencé à jouer de la guitare. J’avais 11 ans et Sonny avait 9 ans. Respectivement rendus à 15 et 13 ans, nous avons officiellement débuté ensemble. Nous faisions des mariages et du corpo. Nos parents nous y emmenaient car, ça va de soi, nous n’avions pas de permis. Ils ont rapidement investi et nous ont équipés. Ils ont toujours été là pour nous soutenir au fil de notre parcours.

Quand le projet s’est-il mis à lever? Quand vous êtes-vous dit « Ça y est, ça se passe »? Est-ce un événement en particulier?

Ç’a été long à réaliser. Plusieurs facteurs ont fait avancer les choses. En 2010, nous sommes partis jouer un peu partout : Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Gaspésie, etc. À travers ça, on a enregistré des maquettes que quelqu’un a fait entendre à Mario Pelchat autour d’un feu. Il nous a ensuite contactés. Quand on a sorti notre troisième extrait Maudite Promesse, ça a convaincu Mario de nous produire. On ne devait pas partir en tournée, mais on l’a fait et elle s’est bookée pas mal toute seule. On jouait devant des salles pleines et pendant environ un an, on a vendu, en moyenne, hebdomadairement, mille albums. C’est un peu comme ça qu’on a réalisé où nous étions rendus.

« Ce n’est pas vrai que ça ne change rien. Le trophée rappelle les efforts que tu as mis et la reconnaissance. » – Erik Caouette

Comment votre vie professionnelle a-t-elle changé depuis votre envol?

On s’est mis à jouer dans des salles devant un public qui paie pour nous voir, ce qui diffère des bars. Il y a eu plusieurs ajustements au fil du temps. On a appris sur le tas, ce qui fait qu’il y a eu des moments gênants lors de notre première tournée, particulièrement aux Francofolies. En ce qui a trait à l’installation, ça paraissait qu’on n’avait pas dix ans de tournées dans le corps. Après cette tournée, on a refait une préprod et on s’est ajustés.

De quel ordre est votre collaboration avec Mario Pelchat?

Mario est en quelque sorte un directeur artistique. Il est présent dans les réunions. Il donne son avis et suggère.

Pour un groupe, que représente une nomination à l’ADISQ et quelle incidence a une victoire sur une carrière?

Une fois qu’on est là, on veut tous gagner. Ce n’est pas vrai que ça ne change rien. Le trophée rappelle les efforts que tu as mis et la reconnaissance. On ne se met pas un suit à 1000 $ pour rien.

Nommez-moi une chanson de votre répertoire qui est moins populaire auprès du public mais qui gagne à être connue?

La chanson La Route. On savait que ce ne serait pas un extrait radio. On finit les shows avec celle-là. C’est un peu plus sombre, moins jovial et positif. Ça dit qu’on ne peut juger quelqu’un sans avoir marché dans ses souliers.

Qu’est-ce qui s’en vient pour vous?

Après un été plein de spectacles, on travaille sur le troisième album. On prend le temps de respirer et de créer. On a des sessions de studio et d’écriture. On a aussi des collaborations envisageables qui ne sont pas officielles encore avec Vincent Vallières, Jonathan Painchaud, Roch Voisine, Steve Marin. On a aussi notre nouvelle tournée qui se nomme Déplogué, dans laquelle on joue sans autres musiciens. On se raconte et c’est un peu nos racines. En plus de ça, on a un projet de livre et de documentaire sur la table. C’est encore trop embryonnaire pour développer, mais ça viendra.

Réaliste ou pas, avec qui aimeriez-vous partager la scène?

Francis Cabrel. On croit qu’il ne fait pas ça souvent, partager la scène. On reprend d’ailleurs sa chanson Elle écoute pousser les fleurs.

Comment est-ce de travailler quotidiennement avec son frère?

C’est la chose la plus facile du monde. On a appris à travailler ensemble. On a beau venir du même village, on n’avait pas les mêmes amis. Maintenant, on se côtoie de toutes les façons. C’est un charme, travailler avec Sonny. Nous sommes complémentaires sur scène comme dans la vie.